Je travaille avec mon père dans une boucherie : nous achetons des vaches et les égorgeons dans la boucherie. Nous en trayons le lait également. C’est moi qui suis chargé de vendre leur lait.
Le problème est que l’état de santé des vaches est en constant changement, on ne connait pas vraiment leur état de santé (si la vache est malade, elle transmet sa maladie par le lait) et les statistiques indiquent qu’une vache sur dix est malade.
Traire le lait de ces vaches se fait à la main. Certains résidus tombent dans le lait et le salissent. Nous le filtrons avec un tissu. J’ai déjà expliqué au propriétaire du magasin qu’il devait faire bouillir le lait avant de l’utiliser en toute sécurité, mais il n’en a que faire. Il en fait du lait caillé écrémé et fermenté pour en tirer du beurre. Mon père également ne se soucie pas de faire bouillir le lait. Les gens de la masse, dans les campagnes, ne se soucient guère de rien. Nous aussi nous buvons ce lait ainsi. Mon père me donne mon salaire de l’argent gagné de la vente du lait. Est-ce que cet argent m’est licite ou illicite ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
L’éventualité de la transmission d’une maladie n’oblige en rien de faire bouillir le lait avant de le vendre.
Ces éventualités n’ont pas à être prises en compte ni d’ériger des règles juridiques en fonction de celles-ci. Ce qui doit être pris en compte pour les règles religieuses est ce qui est prépondérant – et ici ce qui est prépondérant ici est qu’on est exempt de maladie -.
Dans le livre Al-Furûq de Al-Qurrâfî, il est dit : « Sache que le principe de base stipule qu’il faut à priori se baser sur les cas prédominants et les faire primer sur les cas rares. C’est ainsi que le veut la loi islamique qui, dans le cadre de la purification, fait prévaloir le fait que l’eau soit en principe pure. C’est ainsi qu’il en est pour les contrats établis entre les musulmans, que les prières en voyages doivent être raccourcies et que le jeûneur doit rompre son jeûne, cela en se basant sur la prédominance des cas, à savoir qu’en voyage, il est difficile de jeûner. De même, on ne prend pas en compte les témoignages des ennemis et de ceux qui sont en conflit avec les personnes objet du témoignage, parce que dans la plupart des cas, leur témoignage est inique. Ces exemples sont si nombreux dans la loi islamique qu’on ne pourrait les dénombrer. » Fin de citation.
En conséquence, ne pas faire bouillir le lait avant de le vendre n’a aucune incidence sur la validité de la vente ni sur la licéité de l’argent gagné par ce biais ou le salaire de l’employé.
Et Allah sait mieux.
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