Les îles Salomon forment un Etat situé au sud-ouest de l’océan Pacifique, à l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et au nord-est de l’Australie. Y habitent environ un demi-million d’individus dispersés sur des dizaines d’îles et d’îlots, en tout la superficie de cet Etat atteint les 2600 km2. La plupart de ces habitants vivent dans des maisons faites en bambou.
Comment l’Islam est-il parvenu en Océanie ? :
L’Islam est arrivé dans les contrées de l’Océanie (le continent de l’Océanie est composé d’un certain nombre de contrées dont les plus importantes sont : l’Australie, la Mélanésie, la Micronésie ou encore la Polynésie), dont font partie les îles Salomon, il y a environ quatre siècles, soit depuis le début du XVIIe siècle. C’est-à-dire à l’époque où le peuple de Nouvelle-Guinée commença à commercer avec la Chine et l’Empire Malais ; ainsi, au début du XVIIe siècle la présence de l’Islam est attestée dans certaines parties de l’Océanie, alors que d’autres parties de ce coin du monde ne connut l’Islam qu’au XIXe siècle. Par exemple, les premiers musulmans arrivèrent aux îles Fidji à bord des bateaux qui amenaient des travailleurs dans ces dernières en 1879.
De manière générale, la pénétration de l’Islam en Australie commença avec la colonisation occidentale de cette région ; ainsi, les colons anglais employèrent des Afghans musulmans pour transporter leurs matériels et approvisionnements ainsi que pour édifier leurs routes. En 1931, le nombre de ces Afghans atteignit environ 400, lesquels furent emmenés là pour le travail sans leur famille, car en effet les autorités australiennes interdisaient alors la venue sur leurs territoires des femmes afghanes.
Il faut noter que les Anglais n’octroyèrent pas la nationalité britannique à ces Afghans bien qu’ils participèrent grandement au développement du pays ; en outre, les Afghans considérèrent qu’ils auraient du mal à préserver leur identité musulmane dans ce pays du bout du monde, par conséquent, la plupart d’entre eux rentrèrent en Afghanistan, et le peu d’entre eux qui restèrent en Australie se marièrent avec des natives du pays ou bien des anglaises. Signalons que les musulmans afghans laissèrent derrière eux en Australie certaines de leurs coutumes et traditions ainsi qu’une architecture qui leur est propre dont on peut encore voir traces parmi les communautés musulmanes australiennes actuelles.
Nous pouvons dire que la diffusion de l’Islam en Australie en 1866 fut la plus importante et la plus grande contribution faite par ces Afghans envoyés là pour construire le pays. Il est étonnant de constater que des vertus comme la sincérité et la probité ainsi que le comportement et le respect des préceptes de l’Islam sont rattachés jusqu’à aujourd’hui dans l’esprit des Australiens aux Afghans ; par ailleurs, le fait que ces derniers ne buvaient pas d’alcool étonna les Occidentaux de l’époque au plus haut point.
Cependant, malgré le respect des musulmans pour les règles et les autorités du pays, leur situation restait difficile et précaire, ceci s’explique par le fait que les Occidentaux n’arrivaient pas en dernière instance à les voir différents d’eux à cause de leur attachement à l’Islam.
Notons que l’histoire nous montre que ces Afghans ne furent pas les premiers musulmans à poser les pieds en Australie ; en effet, des commerçants musulmans d’autres origines ethniques entretenaient des relations commerciales avec les habitants natifs du nord de l’Australie au cours du XIXe siècle. Toutefois, c’est l’influence culturelle des Afghans qui fut la plus forte, la plus palpable et la plus durable. De manière plus générale nous pouvons affirmer que la contribution des musulmans quels qu’ils fussent dans les domaines du commerce, de l’industrie ou de l’agriculture apparaît dans toutes les parties du continent.
La pénétration de l’Islam dans les îles Salomon :
Il est important de rappeler en outre que si le christianisme est la religion principale de cette partie du globe, nous constatons ces derniers temps un développement important et continu de l’Islam, et ce, notamment en Mélanésie qui compte un certain nombre d’Etats dont les plus importants sont la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Fidji, le Timor oriental et les îles Salomon. Les dernières estimations indiquent qu’il y aurait plus de 600 000 musulmans en Mélanésie, comme nous l’avons déjà indiqué précédemment, l’Islam arriva jusque-là par le truchement du commerce qui se faisait entre la Nouvelle-Guinée et les mondes malais et chinois.
On trouve dans les îles Salomon environ 350 musulmans, lesquels travaillent à la propagation de leur religion parmi leur communauté, et ce processus n’est pas limité aux îles Salomon, c’est ainsi que la fondation et la consolidation de communautés musulmanes est un phénomène qui touche toutes les îles et pays de l’océan Pacifique. Ce coin du monde éloigné est devenu un objectif pour les organisations islamiques dont la mission est de faire de la prédication et de diffuser l’Islam ; en sus, on trouve en Mélanésie de nombreux prédicateurs musulmans issus d’Afrique dont la parole est très bien accueillie par les locaux, car en effet il y a entre les deux populations des points communs du point de vue de la couleur de peau et du caractère.
Il n’y a pas de chiffres officiels sur le nombre exact de musulmans, mais il est certain que l’Islam est la religion qui se répand le plus rapidement dans ces contrées. Certaines estimations indiquent néanmoins que des milliers de natifs de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, du Vanuatu et de Fidji ont embrassé l’Islam. Par ailleurs, il faut noter qu’il y a une importante communauté musulmane en Nouvelle-Calédonie.
Les chrétiens estiment que le lien fort existant entre les croyances et coutumes des Mélanésiens et le porc, et ses dérivés, empêchera la propagation de l’Islam dans cette région, mais en même temps ils craignent que l’Islam arrive à surmonter cet obstacle.
Les musulmans des îles Salomon ont fondé une association islamique en 1997, ils ont été aidés dans ce projet du point de vue organisationnel par leurs coreligionnaires des îles Fidji, de même qu’ils reçurent une aide financière de la part de certains Etats islamiques, laquelle aide ne fut pas bien sûr octroyée officiellement, mais plutôt via des associations caritatives. Notons qu’il n’y aurait jusqu’à ce jour qu’une seule mosquée dans les îles Salomon.
Obstacles rencontrés et défis à relever par les musulmans des îles Salomon :
- La difficulté de côtoyer les autres communautés des îles Salomon qui ont des croyances erronées issues généralement du christianisme ainsi que leurs soutiens et tous ceux qui leur ressemblent et qui traitent les musulmans comme s’ils formaient une minorité insignifiante.
- La diffusion inquiétante d’une secte musulmane très active connue sous les noms d’Ahmadiyya ou Qadianiya ; ainsi, les adeptes de cette dernière ont profité de la crise économique qui a frappé le pays et qui s’est développée suite aux tensions ethniques répétées qui déchirèrent les îles Salomon. L’un des effets terribles de cette crise fut les grandes difficultés que les parents rencontraient pour pourvoir aux besoins matériels de leurs enfants qui étaient en âge d’aller à l’école ; en conséquence, on a vu un nombre très importants d’élèves déserter les bancs de l’école, car leurs parents ne pouvaient plus payer leurs frais d’inscription. C’est ainsi que la secte de la Qadianiya vit là l’occasion idéale de diffuser son venin parmi les musulmans, de même qu’elle propagea son message chez les non-musulmans du cru en faisant du soutien scolaire pour leurs enfants notamment au niveau élémentaire.
- Une offensive d’évangélisation importante qui ravage tout le pays, à l’exception naturellement des églises ; en effet, des organisations non gouvernementales chrétiennes arrivèrent en grand nombre sur les îles Salomon parmi lesquelles on trouve : la Croix Rouge, le Club du Rotary, l’Association chrétienne de sauvegarde de l’enfance ou encore le Secours catholique. Toutes ces associations et organisations sont très structurées et organisées, elles jouissent de fonds financiers très importants, elles innovent énormément dans leurs méthodes et dans l’élaboration de stratégies visant à atteindre leurs objectifs et elles travaillent en outre extérieurement au développement d’une manière complètement révolutionnaire en se concentrant sur le changement total et profond de l’individu ; ces organisations ont des représentants qui se baladent un peu partout afin de tisser leur toile aux quatre coins du pays. Mais il faut savoir que l’agenda ou le projet caché de ces organisations est bien évidemment la diffusion de la foi chrétienne et l’évangélisation des musulmans.
- L’enseignement religieux des musulmans reste très ténu, et ce, à cause de l’extrême faiblesse du réseau scolaire, de la pauvreté du nombre de livres islamiques traduits et de l’absence d’un programme d’enseignement clair et précis.
- L’imposition de la langue anglaise aux enfants musulmans.
- La faiblesse du nombre de musulmans ayant obtenu des diplômes universitaires.
- Les prédicateurs musulmans ont en générale une connaissance très modeste de la culture islamique, c’est pourquoi ils ont besoin d’approfondir leurs études islamiques, de même qu’ils ont besoin de livres islamiques traduits dans la langue du pays, car en effet jusqu’à présent les livres islamiques sont tous en langue anglaise.
- Les musulmans des îles Salomon se plaignent du peu d’intérêt que manifestent à leur égard les Etats islamiques et de la quasi-absence d’aide de leur part.
Malgré toutes ces difficultés et obstacles auxquels doivent faire face les musulmans des îles Salomon, ces derniers ont réussi tout de même à bien s’intégrer dans la société de leur pays et à propager le message de l’Islam grâce à leurs efforts et en dépit de leurs modestes moyens, c’est un fait la prédication islamique bénéficie dans ce pays d’une totale liberté, et les résultats sont là, car de nombreux natifs ont déjà embrassé l’Islam. Toutefois, malgré les grands efforts consentis par nos frères musulmans de ce pays pour la cause de l’Islam et pour sa diffusion, ce travail d’appel à notre religion a besoin d’être encore plus soutenu afin de progresser encore plus, et ce, de manière continue et régulière.