Depuis ces dernières années, la question de l'outrage du Coran se mondialise et se déroule selon des plans ourdis par les détracteurs de l'Islam sur la base de recherches, de rapports et d’études de terrain portant sur le degré de la sainteté du Coran dans les cœurs des musulmans et l'intérêt croissant pour sa mémorisation et son étude, mais aussi et surtout pour sa publication, sa promotion et son explication. Et ce, en particulier après avoir constaté que les centres d’orientation des musulmans - les partis, les institutions et les personnalités - bénéficient, dès leur enfance et via des moyens modernes, d’une éducation dogmatique, intellectuelle, politique et sociale usant des savoir-faire de la civilisation occidentale en matière de technologie moderne comme l’Internet et les réseaux de communication, les journaux et autres moyens audiovisuels. Ils constatent l'ampleur du domaine de la prédication avec beaucoup d’inquiétude et de regret, tout comme ils déplorent le retour des enfants des générations du siècle passé à l'Islam en le pratiquant en tant que doctrine et approche, théorie et pratique, prêche et édification, orientation de l'Etat et de la société. Ils ont eu recours à des méthodes indignes pour jeter le discrédit sur l'Islam et sur ses principes, préparant ainsi les esprits aux étapes suivantes qui seront probablement plus agressives. On peut imaginer des persécutions à grande échelle.
Au cours de leur interrogatoire des détenus, les geôliers et les enquêteurs à Guantanamo donnaient l’ordre à des chiens bien dressés de s'asseoir sur des exemplaires du Coran devant les détenus en général et surtout devant ceux parmi eux qui en réclamaient un ! La prison de Guantanamo a attiré l'attention du monde en général et des musulmans en particulier en raison de l’injustice profonde dont ont fait l’objet des personnes qu’on ne pouvaient qualifier de prisonniers de guerres américains ou de criminels ayant commis des forfaits aux Etats-Unis ou ailleurs.
Puis le monde en général et les musulmans en particulier ont vu en Irak, après l'occupation américaine, des copies du Coran sur lesquelles la croix avait été tracée ou qui avaient été criblées par les balles de soldats américains s'exerçant au tir.
À un moment où les musulmans sont encore sous le choc à la suite des pratiques des soldats américains, voici que le cinéaste hollandais ,Theo van Gogh, produit, à l'aide de Ayaan Hirsi Ali, qui est d'origine somalienne, un film s'intitulant La soumission traitant de ce qu'ils appellent l'oppression des femmes où ils montrent l'image d’une femme noire dont le dos est nu et sur lequel il y a des lignes brunes ou rouge foncé représentant les traces de la flagellation sur la peau et où on peut lire les versets de la sourate an-Nour. Il est à noter que les versets en question ordonnent la flagellation des fornicateurs. Le but de cette mise en scène ignoble et grotesque étant de tourner le Coran en dérision, d’attaquer l'Islam et de mépriser les musulmans.
La réaction des musulmans a pris la forme d’un déchaînement improvisé, mais qui, n’ayant pas reçu l’appui des dirigeants des pays musulmans, n’a fait que conforter les adversaires de l'Islam. Le résultat fut que les Pays-Bas sont devenus, aux yeux des peuples musulmans un pays incarnant la provocation abjecte et contre-productive. C’est d’ailleurs dans ce cadre que, par souci de venger le Coran, un jeune marocain du nom de Mohammed Bouyeri, a assassiné, en novembre 2004, le cinéaste hollandais. L’Amérique a alors accordé l'asile politique à Ayaan Hirsi Ali, en dépit du fait qu’elle était membre du parlement aux Pays-Bas, et que les informations sur la base desquelles elle a eu l'asile politique se sont révélées erronées.
Ensuite, les provocations occidentales contre l'Islam et les musulmans se sont poursuivies sans relâche. Ainsi, on a vu un caricaturiste danois dessiner ce qu'ils ont appelé « la caricature de Mohammed » qu’ils ont imprimée dans le livre de Carrie Blotkn pour enfants sur « le Coran et la vie de Mohammed ». Aussi, le journal danois Jyllands-Posten a publié, le 30 septembre 2005, douze caricatures et, quelques jours après, lors de la fête musulmane, le magazine norvégien Maghazana a de nouveau publié des dessins qui n’ont pas tardé à déclencher des échauffourées et des confrontations dans tous les pays du monde (sauf en Israël). Les musulmans ont alors mis à feu des ambassades et des consulats danois et norvégiens et boycotté les marchandises danoises, entrainant ce pays dans une perte évaluée, durant sept jours, à huit milliards de dollars sans parler de l'isolement des Danois dans tous les pays musulmans, ils furent même comparés aux Talmudo-sionistes. Quant à la Norvège, elle a rapidement procédé à la révision de sa position et le gouvernement a non seulement fait pression sur l'éditeur du magazine chrétien pour qu’il vienne s'excuser pour cette publication, mais il a en outre envoyé une délégation de musulmans et de chrétiens pour rencontrer le Cheikh Yûsuf al-Qaradhawî et d'autres oulémas de crainte de subir des sanctions économiques semblables à celles subies par le Danemark.
Une fois encore la Hollande, qui est une société démocratique ouverte aux autres cultures, s’est retrouvée au centre d’un défi civilisationnel entre, d’une part, des Occidentaux bornés et des Américains fanatiquement opposés a l’Islam et, d’autre part, les musulmans d’Europe dont le nombre est de 25 millions et qui représentent 20% de la population des Pays-Bas constituée de dix-sept millions d'individus, dont onze mille musulmans nés de parents d’origine néerlandaise.
En 2006, le politicien hollandais Geert Wilders, qui est un ultra-sioniste notoire, a formé, après la mort de son ami Van Gogh, un parti politique qui a rassemblé autour de lui tous ceux qui s'opposent aux musulmans et a publiquement réclamé l'interdiction du Coran aux Pays-Bas où, en 2007, il a, à plusieurs reprises, invité les musulmans à «déchirer la moitié du Coran s'ils veulent survivre !". Il a ouvertement décrit le Coran comme étant un livre fasciste à l’instar de Mein Kampf d'Hitler. En 2008, il réalisa un film intitulé Fitna dans lequel il attaque l'Islam et le Coran en mettant en garde l’Europe en général et les Pays-Bas en particulier contre les musulmans.
Loin de s’arrêter là, il a aussi décidé de faire un autodafé public du Coran déclenchant ainsi l’ire de tous les hommes politiques néerlandais au point que le Premier Ministre, le Ministre de la Justice et le Ministre des Affaires Etrangères ont soulevé le problème dans le cadre d’une campagne médiatique visant à le dissuader de commettre cet acte. Mais ayant refusé de se plier, Wilders a fini par commettre en secret son forfait qu’il photographia avant de diffuser ses images. Lorsqu'il s’est présenté pour être interrogé, il a montré les images et il s’est avéré que ce qu’il a brûlé était en fait un exemplaire d’un bottin téléphonique.
Et l’Occident de continuer la mise en œuvre de ses plans malveillants, convaincu qu’il est que la vie n’est, au bout du compte, qu’un conflit, un conflit économique comme le dit Karl Marx, une lutte pour le pouvoir comme le soutient Darwin ou un conflit des civilisations comme le fait valoir Samuel Huntington. Le but visé par l’Occident est d’orienter leurs sociétés et de les convaincre que leur nouvel ennemi est l'Islam qui constitue désormais un défi sur le plan philosophique, intellectuel et politique, ayant ses valeurs sociales ancrées spirituellement inspirée par le Coran. Les Occidentaux s’efforcent de priver les musulmans de leur propre démocratie pour qu’ils lui préfèrent leurs droits à eux qu’ils leur présentent comme étant ceux des droits de l'Homme !
L'Occident a, de façon indirecte, incité les athées de nos pays et les enfants de la communauté musulmane - qui ont eu leur foi déviée – à offenser le Coran, le Prophète et l'Islam.
Après le conseil donné par l’ancien président américain Bill Clinton aux gouvernements européens d’arrêter d'offenser l'Islam et de se rappeler de ce qu'ils ont fait aux Juifs et de ce qu'ils ont dû leur payer après la création d'Israël, voilà qu’un évêque américain, Terry Johnson, lance, à partir de la Floride, un appel à la Journée internationale pour l’autodafé du Coran après avoir pris la décision de brûler, dans la cour de son église, deux cents exemplaires du livre d’Allah ! Mais lorsqu’il a constaté la réaction violente provoquée partout aux États-Unis et dans le monde, il a fini par laisser tomber son projet.
Ensuite, ce fut le tour d’un athée australien, du nom d'Alex Stewart, de brûler la Bible et le Coran ensemble, il en a pris des pages qu’il plia sous forme d'une cigarette et qu’il alluma avant d’inhaler sa fumée et de dire : « Oh qu’il est saint ! ».
Lorsqu’il a constaté que les réactions des musulmans ne portaient pas sur leur religion, mais plutôt sur l'aspect économique et sur la sécurité de leurs vies, l’Occident a dû s’y conformer. Mais il a continuer à encourager, de façon indirecte, les athées de nos pays et les enfants des communautés musulmanes parmi ceux dont la foi a été déviée, de faire outrage au Coran, au Prophète et à l'Islam, en traduisant ce qui leur est écrit de l'extérieur et qui leur parvient par l'intermédiaire des réseaux d’Internet afin qu’ils le reprennent à leur compte comme s'ils étaient des intellectuels, des écrivains, ou des militants pour la démocratie et les droits de l'Homme !
Ils ont continué - et continueront, et Allah sait mieux jusqu’à quand - à offenser le Coran dans nos pays directement à travers eux ou par l'intermédiaire de ceux qui ont été leurrés. Ainsi, l’ont-ils fait par leur intermédiaire en Afghanistan le jeudi 23 février 2012 lorsque des soldats de l'occupation américaine ont mis le Coran en feu à la base aérienne de Bagram à Kaboul. Acte qui entre pleinement dans le cadre des tentatives répétées pour porter atteinte au prestige des principes sacrés de l’Islam et pour les dénigrer dans les cœurs en tant que valeurs après avoir relégué au second plan l’utilisation de la charia dans l’administration et dans les tribunaux. Quant à leur action par l’intermédiaire de ceux qui ont été leurrés, on peut citer ce qui s’est passé, selon un journal algérien, dans la ville algérienne de Guelma le jour l'Aïd al-Fitr (1432/2011), quand des musulmans à la mosquée d’Abdul-Hamid Ben Badis, ont été surpris de trouver un exemplaire du Coran dans les toilettes !
Trois ans auparavant, il a été trouvé dans une autre mosquée un exemplaire du Coran sur lequel on avait écrit des mots obscènes.
Entre également dans ce cadre le crime commis par les Kurdes Motoron en Irak, lesquels ont offensé le Coran par sa profanation et son autodafé, et ce, après que les autorités kurdes dans le nord de l'Irak y ont préparé un terrain adéquat en mettant en place la réglementation nécessaire, en encourageant et en faisant de la diffamation ouverte.
Le plan a vu le jour en 2009, le jour même où on a trouvé un exemplaire du Coran dans un récipient pour déchets publics dans la ville religieuse de Halabja ! Mais lorsque les oulémas se sont révoltés et indignés, on leur a répondu qu’il ne s’agit que d’un acte individuel. Puis, quelques semaines après, à la mosquée « Khamkhana » dans la ville de Sulaimaniya, on a trouvé un autre exemplaire du Coran dans les toilettes. Et cette fois encore, on a dit qu'il s’agissait d’un acte individuel. Au début de 2010, on a trouvé plusieurs exemplaires du Coran déchirés à la périphérie d’Irbil et une troisième fois on a dit qu'il s’agissait d’un acte isolé.
Les musulmans vivant dans la région des Kurdes ont continué, en dépit de leur situation vulnérable, à défendre le Coran et à exprimer leurs protestations et leurs réclamations aux autorités locales kurdes, mais en vain.
Les Kurdes en Norvège ont fait un autodafé de la sourate al-Anfal qu’ils ont photographié et mis sur Youtube. Au milieu de ces agissements néfastes tout le monde a été surpris par l’acte commis, dans la ville (Pauh Nur), par un agent de police armé quand il entra dans une mosquée alors que les fidèles étaient en prière et qu’il se mit à déchirer les exemplaires du Coran qui s’y trouvaient. Cependant, il ne regretta aucunement son acte criminel. Même si, à la suite de la plainte déposée contre lui par les fidèles auprès de la direction de la police, il a été arrêté pendant deux jours seulement, il a été relâché par la suite pour revenir à la charge tout juste une semaine après et dans une autre mosquée de la ville (Claire) où il a déchiré des copies du Coran.
Le 14 avril 2010, le jour anniversaire des campagnes de génocide dont le peuple kurde a été l’objet, en 1987-88 et que l'ancien régime iraquien a nommé campagnes d’Al Anfal, les Motoron Kurdes ont attaqué le Coran publiquement et la sourate al-Anfal, en particulier dans les médias contrôlés par les deux partis au pouvoir rendant ainsi l'atmosphère très lourde.
Suite à ces événements des Kurdes en Norvège ont procédé, le 23 Avril 2010, à l’autodafé de la sourate al-Anfal, autodafé qu’ils ont photographié et mis sur Youtube, après s'être identifiés et après avoir publié leurs photos défiant ainsi effrontément les sentiments des musulmans.
Alors que la communauté était encore en état de choc il y eut encore un kurde de la ville d'Oslo (capitale de la Norvège) qui a brûlé les sourates d’an-Nisâ` , al-Anfal, al-Fath, al-Nasr tout en photographiant son forfait et en le mettant sur le même site, puis un troisième Kurde a fait la même chose et il y eut même un groupe qui prit la décision d'accomplir le même forfait !
Le phénomène de l'outrage public du Coran est la mise en œuvre d’un plan en plusieurs étapes à l’instar de celui élaboré pour désacraliser la Bible, le pape et la langue latine jadis la langue officielle de l'Eglise. Ce plan a aussi pour but de détourner les musulmans de leur religion. Et Allah sait mieux.
Fateh Krekar pour al-jazeera.net