La mosquée dans laquelle je prie le Fajr en groupe est à cinq minutes de chez moi en voiture. Mais l’imam commet des fautes dans la récitation de la Fâtiha. Par exemple, il dit : Mâlik Yawm Al-Tîn au lieu de Yawm Al-Dîn. Ou encore : Wa Lâ Al-Tâllîn au lieu de Wa Lâ Al-Dâllîn. Dans ce cas, est-il mieux de prier à la mosquée ou chez soi ? Je souhaite prier à la mosquée en raison de la récompense, sachant que je réside dans un pays étranger.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si vous avez la certitude que l’imam commet de telles fautes de façon évidente et qu’il substitue une lettre par une autre dans la sourate Al-Fâtiha, alors le prendre pour imam n’est pas valable selon l’avis de la majorité des savants sur cette question. Ceci dit, d’autres savants tolèrent de prier derrière un imam qui commettrait ces erreurs de prononciation si les lettres ont un point d’articulation proche l’un de l’autre, comme c’est le cas pour les lettres Al-Dâd et Al-Dhâ’. Cheikh Al-Islam est d’avis que celui qui prononce Al-Dhâ’ au lieu du Al-Dâd, sa prière reste valide étant donné la proximité du point d’articulation et la difficulté à se prémunir d’une telle faute. Il a dit qu’Allah lui fasse miséricorde : « Le deuxième avis sur cette question est que la prière est valide. Et c’est sans doute l’avis le plus proche de ce qui est juste puisque ces deux lettres sont entendues et perçues de la même manière étant donné que le point d’articulation de ces deux lettres se ressemble fortement. Aussi, en les prononçant, le lecteur vise à prononcer le mot ‘’égaré’’ soit en arabe Al-Dallîn, qui signifie ceux qui s’opposent à la voie droite. Et c’est bien ce que comprend l’auditoire. Quant au sens du mot prononcé avec la lettre Al-Dhâ’, il ne vient à l’esprit de personne. Ce cas est donc tout autre que celui de deux lettres dont le son, le point d’articulation et l’audition seraient différents. » Fin de citation.
Et en supposant que ce que vous affirmez est avéré, il faudrait enseigner à cet imam comment lire correctement ces mots et lui indiquer les endroits où il fait erreur en lisant. Puis, prier derrière lui. S’il n’est pas possible de le lui enseigner alors qu’un autre occupe le poste d’imam à sa place pour sortir de toute divergence sur la possibilité de le prendre pour imam. Si tout cela n’est pas réalisable, il n’y a pas de mal à prier derrière lui en imitant l’avis des savants qui considèrent qu’il est permis de prier derrière un tel imam. Et si vous décidez de prier en groupe chez vous avec votre famille, pour ne pas être concerné par cette divergence, alors c’est aussi une bonne chose.
Par ailleurs, si vous êtes objet à des pensées obsessionnelles au sujet des points d’articulation des lettres, alors n’accordez aucune attention à cela. Surtout si les autres fidèles n’ont pas remarqué ce que vous relevez ici. Cela serait uniquement une ruse du diable pour s’ériger entre vous et l’accomplissement de la prière en groupe. Ne suivez donc pas ses pas et ne lui obéissez pas.
Et Allah sait mieux.