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La secte des Ahbach I

La secte des Ahbach I

 Qui sont les Ahbach ?

Il s’agit d’une secte égarée qui fut fondée par un certain ‘Abdallah al-Habachî, elle est apparue il y a quelques décennies au Liban où elle profita de l’ignorance, de la pauvreté et du chaos que provoquèrent les diverses guerres civiles et confessionnelles qui déchirèrent le pays pour remettre au goût du jour les idéologies d’anciennes sectes comme celle des Gens du Kalâm, le soufisme et la Bâtiniyya, son but était de corrompre le dogme islamique authentique ainsi que de diviser les musulmans et de les détourner des questions essentielles.

La fondation de ce mouvement et ses personnalités les plus emblématiques :

- ‘Abdallah al-Hararî al-Habachî :
Ce dernier est le fondateur de la secte des Ahbach, son nom complet est ‘Abdallah ibn Muhammad al-Chaybîal-‘Abdarî al-Hararî, ce dernier nom renvoie à la ville éthiopienne de Harar d’où cet homme est issu.
‘Abdallah al-Hararî est né en 1910 au sein d’une tribu éthiopienne appelée al-Chabânî, laquelle vient des Banî Chayba qui est l’une des tribus arabes. Il a étudié dans la campagne de sa région natale la langue arabe et le fiqh de l’école chaféite auprès du cheikh Sa’îd ibn ‘Abd al-Rahmân al-Nûrî et les autres matières auprès du cheikh Muhammad Yûnus, puis il partit s’installer dans la région de Djuma où il étudia auprès du cheikh al-Charîf, et c’est là qu’ont commencé à se développer ses déviances religieuses, car en effet il adhéra à la Tidjâniyya qui est une secte soufie. Puis, après cette expérience, il partit pour la région de la ville de Dâwî`qui fait partie des régions de l’Armû, il y étudia le Sahîh de Boukhari ainsi que les sciences du Noble Coran auprès du Hadj Ahmad al-Kabîr. Après çà ‘Abdallah al-Hararî s’installa dans un village situé près de Dâwî`, il y rencontra le cheikh Muftî al-Sirâdj, lequel fut l’élève du cheikh Yûsuf al-Nabhânî qui est l’auteur d’un ouvrage intitulé Chawâhid al-Haqqfî-l-Istighâtha bi-sayyid al-khalq, il étudia notamment auprès de lui le Hadith. C’est à partir de cette période que ‘Abdallah al-Hararî devint de plus en plus soufi, d’ailleurs il embrassa la voie soufie appelée al-Rifâ’iyya. Ensuite, ‘Abdallah al-Hararî quitta sa terre natale pour se rendre en Syrie et au Liban en 1969.
Il est à noter qu’en 1940 il favorisa la dissension entre les musulmans de son pays ; en effet, il collabora avec le dirigeant éthiopien de l’époque, l’empereur Hailé Sélassié, dans les actions que ce dernier menait contre les associations islamiques chargées de l’apprentissage du Noble Coran dans la ville de Harar. Cette dissension ou fitna est connue sous le nom de la fitna du pays de Kulub, il faut savoir que le directeur de la principale école coranique de Harar, Ibrâhîm Hasan, fut jugé et écopa d’une peine d’emprisonnement de 23 ans. Grâce à la collaboration de ‘Abdallah al-Hararî avec Hailé Sélassié de nombreux prédicateurs musulmans et des oulémas se rendirent à l’empereur et furent humiliés par les forces de sécurités, ce qui provoqua naturellement la fuite de nombreux d’entre eux vers l’Egypte ou l’Arabie Saoudite. C’est pour cette raison qu’à partir de cette époque les musulmans de la région de Harar appelèrent ‘Abdallah al-Hararî « al-Fattân » (Celui qui provoque les dissensions) ou le « Cheikh de la fitna ».

A partir du moment où il arriva au Liban, ‘Abdallah al-Hararî travailla à diffuser les rancunes et les haines dans la société, c’est ainsi qu’en provoquant des dissensions il continuait ce qu’il avait déjà fait dans son propre pays, et ce, en répandant un dogme déviant et erroné dans lequel se mêlent la promotion de l’associationnisme, les pensées de la secte al-Djahmiyya, qui promeut une interprétation complètement fausse des Attributs divins, les préceptes d’al-Irdjâ`, de la Djabriyya, du soufisme, de la Bâtiniyya ou des Rawâfidh, de même qu’il appelait à insulter les Compagnons du Prophète (Radhia Allahou Anhoum) ou encore à accuser la mère des croyants, Aïcha (Radhia Allahou Anha), d’avoir désobéi aux ordres divins, ou bien il produisait des avis juridiques totalement déviants et faux. Après des années d’efforts, ‘Abdallah al-Hararî finit par réussir à rassembler autour de lui et de sa doctrine un grand nombre d’adeptes fanatisés qui considéraient que seuls ceux qui suivaient la voie de leur maître pouvaient être considérés comme de véritables musulmans. Ces adeptes de ‘Abdallah al-Hararî, c’est-à-dire les Ahbach, emploient un prosélytisme très agressif à l’instar de certaines Eglises protestantes américaines extrémistes, c’est ainsi qu’ils frappent aux portes des gens et usent de méthodes dialectiques très éprouvées pour les convaincre d’adhérer au dogme erroné de leur maître, ils distribuent en outre en grande quantité et gratuitement les ouvrages de ce dernier.

- Nizâr al-Halabî :
Il fut le successeur d’al-Hararî et le président de l’Association de la Bienfaisance et des Projets islamiques, qui est le nom officiel de la secte des Ahbach, ses adeptes l’appelaient « sa Bienveillance le cheikh » (Samahât al-chaykh) et c’était leur grand mufti, il fut assassiné il y a quelques années au Liban.

- D’autres personnalités Ahbach :

Parmi les « grandes » personnalités que compte la secte des Ahbach on trouve également : le député libanais ‘Adnân al-Tarâblisî ; Taha Nâdjî, qui est leur candidat aux élections, notons que la plupart de ceux qui votent pour lui sont des chrétiens, car il leur a promis d’en finir avec le fondamentalisme islamique, mais il n’a pas pour l’instant obtenu de bons résultats lors des échéances électorales ; Husâm Qarqîra, il est le vice-président de l’Association de la Bienfaisance et des Projets islamiques ; quant à Kamâl al-Hût, ‘Imâdal-Dîn Haydar ou ‘Abdallah al-Bârûdî, ils dirigent de grands instituts de recherches et d’études des manuscrits comme l’Institut culturel, ils s’appuient sur des sources et des noms de savants étranges que même de bons étudiants en sciences islamiques ne connaissent pas, ainsi ils disent par exemple : « Le grand savant al-‘Abdarî a dit en guise de preuve… », par ce procédé ils trompent les gens qui les lisent, lesquels croient que tel grand savant fait partie des oulémas musulmans connus et reconnus par tous comme le sont par exemple Ibn Hadjar ou al-Nawawî, mais en réalité les pseudo-grands savants qu’ils citent sont des Ahbach comme eux et ils s’appuient donc sur les livres de ces derniers qui sont pour eux des sources de premier ordre en termes de preuves.

(à suivre)

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