Louange à Allah, et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.
Si cette femme n’a pas proclamé les deux attestations de foi ou les a proclamées sans y croire et sans les mettre en application, elle n’est pas musulmane. En fait, il ne suffit pas pour être musulman d’accepter l’Islam et d’admettre qu’elle est la religion de la Vérité. Il ne faut pas faire la prière funéraire pour elle, car Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Et ne fais jamais la Salâh sur l’un d’entre eux qui meurt, et ne te tiens pas debout auprès de sa tombe, parce qu’ils n’ont pas cru en Allah et en Son messager, et ils sont morts tout en étant pervers » (Coran 9/84).
Ibn al-'Arabi, qu’Allah lui fasse miséricorde, aexpliqué que : « Ce verset prohibe la prière funéraire pour un défunt mécréant».
Et l’imam al-Nawawi, qu’Allah lui fasse miséricorde, de renchérir : « Quant à la prière funéraire et la demande du Pardon en faveur du mécréant qui trépasse, cela est illicite selon les textes de la charia et l'unanimité des oulémas ».
Cette femme ne doit pas être enterrée dans les cimetières musulmans. « Il ne faut pas enterrer un musulman dans un cimetière non musulman ni le contraire », indique l’auteur de l’ouvrage hanbalite intitulé Kachâf-ul-Qinâ'.
Si cette femme était enceinte à sa mort, elle doit être enterrée à part, ni dans les cimetières musulmans, ni dans ceux des non musulmans. Elle doit être enterrée de sorte que son dos soit dirigé vers la Qibla. Ainsi le visage de l’embryon sera dirigé vers la Qibla. C’est l’avis des hanbalites et des hanafites et l’avis le plus authentique des châfé'ites. Certains oulémas disent qu’elle peut être enterrée dans un cimetière musulman, alors que d’autres disent qu’elle peut être enterrée dans un cimetière non musulman.
Dire que le mariage de l’imam devient invalide s’il fait la prière funéraire pour cette femme est incorrect, à moins qu’il ne le fasse en étant conscient de sa mécréance et de l’illicéité de célébrer la prière funéraire pour un non musulman. Le cas échéant, il aura sciemment rendu licite une chose illicite, ce qui invalidera son mariage avec son épouse musulmane. Ibn Qudâmah, qu’Allah lui fasse miséricorde, a affirmé : « Celui qui croit à la léicité d’une chose que les oulémas ont jugé à l’unanimité illicite, et que toute présomption à propos de cette chose a été révoquée par les textes légaux devient mécréant. C’est le cas de la consommation de porc, de la fornication et des autres péchés de ce genre » (Al-Mughni).
Et Allah sait mieux.