Des époux séparés peuvent-ils passer un peu de temps ensemble ?
8-3-2018 | IslamWeb
Question:
L’ami de mon époux est musulman. Il s’est séparé de son épouse américaine non musulmane il y a presque deux ans. Il a eu avec elle deux filles, une qui étudie en Floride et l’autre qui est âgée de quatre ans. Les deux parents se sont mis d’accord en ce qui concerne la fille de quatre ans pour que celle-ci passe une semaine chez son père et une semaine chez sa mère. Les deux parents travaillent, ce qui signifie que la fille doit passer toute la journée avec une éducatrice non musulmane. Ma question concerne les époux séparés : leur est-il permis d’aller faire des courses ensemble, de voyager ensemble de Chicago en Floride ou encore de passer une semaine ensemble alors qu’ils sont séparés et que chacun d’entre eux vit sa propre vie dans des maisons différentes ?
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si c’est le divorce qui est voulu par le mot « séparation », la réponse est que si l’époux a répudié son épouse et que la période de viduité de celle-ci est terminée alors elle devient non-Mahram pour lui et elle ne lui est plus licite, et cet homme n’a pas le droit de s’isoler et de voyager avec son ex-femme, en vertu de la parole du Prophète (
) :
« La femme ne doit voyager qu'accompagnée d'un Mahram et un homme ne peut entrer chez une femme qu’en présence d’un Mahram. » (Boukhari)
Ainsi que sa parole : « Nul homme ne doit s'isoler avec une femme sans la présence d'un Mahram. » (Boukhari)
En résumé, il n’est pas permis à cette femme de voyager avec cet homme si celui-ci l’a répudiée car il est un non-Mahram pour elle. Il ne doit également pas s’isoler avec elle, ni faire les courses ou autre, en raison de ce que cela comporte comme tentation.
En revanche, si ce qui est voulu par le mot « séparation » est un malentendu qui a eu lieu entre les époux et qui a pour conséquence le départ de l’un d’eux pour aller habiter séparément sans que l’homme n’ait répudié son épouse, alors la réponse à cela est que ce genre de séparation n’est pas considéré comme un divorce dans la Charia et cela ne rend pas l’épouse interdite, si celle-ci est licite pour lui.
Nous attirons votre attention sur le fait qu’il est dangereux de laisser cette petite fille avec une éducatrice non musulmane étant donné l’influence considérable qu’exerce un éducateur sur un enfant. Les Textes indiquent cela sont nombreux. Le Prophète () a dit :
« Tout nouveau-né est prédisposé au monothéisme et ce sont ses parents qui font de lui un juif, un chrétien ou un zoroastrien. » (Boukhari)
Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :« Ô les croyants, ne prenez pas de confidents en dehors de vous-mêmes : ils ne failliront pas à vous bouleverser… » (Coran : 3/118)
L’imam al-Qurtubî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Allah, exalté soit-Il a interdit dans ce verset aux croyants de prendre les mécréants, les juifs et les gens qui suivent leurs passions comme intimes et alliés dont ils prennent l’avis pour gérer leurs affaires. ». Et Sa parole : « ils ne failliront pas à vous bouleverser » signifie : ils feront tout pour vous corrompre et vous nuire.
Nous savons également d’expérience le danger que représentent les éducatrices non musulmanes pour les enfants musulmans. Il convient donc de ne pas faire preuve de négligence dans ce genre de domaine, en agissant mal envers l’enfant puis en reconnaissant le péché et en regrettant alors que les regrets ne servent plus à rien.
Nous conseillons donc à cet homme de prendre ses enfants et de les élever chez lui si cela lui est possible. En revanche, s’il ne le peut pas, il doit quitter l’Amérique avec eux et revenir dans un pays musulman car il est responsable d’eux devant Allah, exalté soit-Il.