Il s’est avéré que mon mari est un sorcier
4-12-2006 | IslamWeb
Question:
Je suis une femme divorcée, je subviens aux besoins de mes 5 filles et de mon fils abandonnés par leur père. Je suis croyante et je pratique l’Islam conformément aux prescriptions d’Allah. Comme en France il est difficile pour une femme d’élever seule 5 filles, j’ai pris la décision de me remarier avec un homme pratiquant, divorcé lui aussi et père de plusieurs enfants. De notre mariage est née une fille âgée maintenant de 4 ans. Il s’est avéré que mon mari est un Fkeh (sorcier). Au début il m’avait assuré en me disant qu’il était herboriste, qu’il se chargeait de faire les unions de mariage et que des fois il exorcisait. Mon époux et moi avons acheté un local commercial. Chacun de nous a versé 50% de son prix. J’ai créé dans ce local un restaurant Halal que j’ai entièrement financé de mes propres moyens qui sont le fruit de mes économies. Je verse à mon mari la moitié du loyer payé par mon restaurant. Nous somme en conflit car je voudrais qu’il investisse dans mon restaurant dont les bénéfices qui sont à 100% Halal suffisent largement à toute la famille. Je sais qu’il est sorcier, qu’il préfère cet argent facile et que le nombre de ses clients est supérieur à celui de mon restaurant. Qu’Allah soit loué, je travaille honnêtement dans mon restaurant tout les jours de 8h à 18h pour payer les factures et subvenir aux besoins de mes six filles que je refuse de nourrir avec l’argent qui provient de ce sorcier. Je m’acquitte aussi de la Zakate et j’achète le mouton qu’on sacrifie le jour de l’Aid. Quant à lui il veut que j’arrête mon travaille et que je reste à la maison dont je suis seule propriétaire. J’ai essayé plusieurs fois de lui faire abandonner son métier. Il refuse ! Je lui ai proposé de gérer le restaurant et qu’en contrepartie je resterai à la maison, mais il a aussi refusé ! Aujourd’hui je me pose la question si je dois rester mariée avec un homme qui pratique et vit de la sorcellerie interdite par Allah. J’aime mon Seigneur car Il n’abandonne jamais Ses serviteurs croyants. Je prie et je porte le voile depuis l’âge de 16 ans. Mon premier mari est un homme ignorant qui s’est marié et qui a divorcé plus de 7 fois. J’étais sa quatrième femme. Je reviens à ma situation actuelle, je veux vivre en harmonie avec la Parole de Dieu ! Que dois-je faire vis-à-vis d’un mari sorcier ? Dois-je divorcer ? Quels sont mes droits ?
Réponse:
Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.
Chère sœur :
S’il est prouvé que cet homme pratique la sorcellerie, il est au bord d’un abîme de feu (il est en grand danger) car la sorcellerie fait partie des sept péchés capitaux contre lesquels le Prophète, , a mis en garde sa communauté, dans un hadith rapporté par Boukhari et Muslim.
Il vous incombe donc de le conseiller avec sagesse et avec une bonne exhortation, de craindre Allah et de mettre fin à cet acte répugnant. Le mieux serait de confier cette tâche à un homme de science, Alem, car ce sont ces hommes qui sont à mesure de le convaincre par les preuves rationnelles et irréfutables. S’il se repent et revient à Allah, Allah soit loué, par contre s’il persiste sur la même voix, deux cas sont envisageables :
1/ La sorcellerie qu’il utilise fait partie de celles qui sont considérées comme une mécréance telles celles qui consiste à chercher la bonne grâce des Djinns ou l'adoration des corps célestes. Si tel est le cas son contrat de mariage avec une musulmane comme vous doit être annulé et il est vous illicite de rester avec lui et de le laisser s’approcher de vous.
2/ Sa sorcellerie est considérée comme un acte de désobéissance et non une mécréance. Dans ce cas il vaut mieux pour vous de lui demander le divorce car il n’y a aucun bien dans la vie conjugale avec un homme qui pratique une chose pareille et qui pourra la nourrir de même que ses enfants avec des biens illicites.
Si le divorce n’est pas définitif, le mari est tenu d’assurer les dépenses de la femme qu’il a divorcé tant que cette dernière n’a pas terminé sa période de viduité. Dans le cas de divorce définitif il ne doit le faire que durant sa période de grossesse si elle est enceinte.
Dans les deux cas il doit subvenir aux besoins de ses enfants mineurs qui n’ont pas les moyens d’assurer leur autosuffisance.
Et Allah sait mieux.