Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le hadith auquel il est fait référence est rapporté par Mouslim et les auteurs des Sunans.
Oumm Habîbah, qu’Allah l’agrée, la mère des croyants et fille d’Abou Soufyân, rapporte avoir entendu le Messager d’Allah () dire : « Nul musulman n’accomplit chaque jour, pour Allah, douze unités de prière en dehors des prières obligatoires, sans qu’Allah ne lui construise une demeure au Paradis (ou : sans qu’une demeure ne lui soit construite au Paradis). » Elle ajoutera : « Je ne les ai jamais délaissées depuis que je l’ai entendu dire ça. »
Et dans la version de Tirmidhi : « Quatre unités avant la prière de midi (Dhouhr) et deux autres après celle-ci, deux après la prière du crépuscule (Maghrib) et deux après la prière de la nuit (‘Ichâ’). Et deux avant le Fajr. » Jugé authentique par Al-Albânî.
Pour ce qui est de compenser ces prières après que leur temps légiféré soit écoulé, c’est une question objet de divergence entre les savants. Les Hanafites et les Malikites, selon l’avis le plus connu de ces derniers, ainsi que les Hanbalites selon un de leurs avis, considèrent que ces prières ne doivent pas être compensées dans ce cas hormis celle avant le Fajr qui peut selon eux être compensé après son horaire prescrite. Quant aux savants de l’école Shâfi’ite, ils sont d’avis que les prières surérogatoires qui ne disposent pas d’un espace-temps large pour être accomplies, comme la prière de l’éclipse, de la pluie, des salutations de la mosquée, ne peuvent pas être compensées. Mais celles pour qui c’est le cas, comme les prières des deux Aïd, de Al-Douha, les Rawâtib corrélées aux prières obligatoires, il y a plusieurs avis émis par les savants pour savoir s’il fallait les compenser ou non. L’avis qui semble le plus pertinent est celui indiquant qu’elles peuvent l’être. C’est d’ailleurs l’avis le plus connu attribué aux Hanbalites.
L’imam Al-Nawawî a dit : « Nous avons déjà dit que, selon nous, l’avis le plus juste sur cette question est celui indiquant qu’il est recommandé de compenser les prières surérogatoires dites Rawâtib. C’est l’avis soutenu par Al-Muzani et Ahmad dans une version qui lui est attribuée. Mais pour Abu Hanifa, Malik, et Abu Yûsuf selon la version la plus connue qui lui est attribuée, ces prières ne doivent pas être compensées. » Fin de citation.
L’avis indiquant qu’il est possible de les compenser est le plus juste en raison des divers textes dont les suivants :
Selon Abu Horayra, qu’Allah soit satisfait de lui, le Messager d’Allah () a dit : « Celui qui n’a pas prié les deux unités avant la prière obligatoire du Fajr, qu’il les prie après le lever du soleil. » Rapporté par Abou Daoud, Tirmidhi et jugé authentique par Al-Albânî.
Également, le hadith de Oumm Salama rapporté dans les recueils de Boukhari et Mouslim où il est dit que le Messager d’Allah () a compensé les deux unités qui se prient après le Dhohr, après le ‘Asr, parce qu’il avait été occupé par des gens de la tribu des Bani Abd Qays.
Selon Aisha, qu’Allah l’agrée, lorsque le Messager d’Allah () n’accomplissait pas quatre unités avant la prière de midi, il les faisait après celle-ci. Tirmidhi qui précise : « hadith hasan »
Le hadith de Abu Said Al-Khudrî où le Messager d’Allah () a dit : « Celui qui dort sans avoir fait le Witr ou l’a oublié, qu’il le prie dès qu’il s’en souvient ou se réveille. » Rapporté par Abou Daoud et Tirmidhi.
En conséquence de ce qui vient d’être dit, il est préférable de veiller à accomplir les prières Sunan Al-Rawâtib à leurs heures prescrites puisque c’est ce qui correspond à la conduite du Messager d’Allah () : les accomplir assidûment à leurs heures. Si vous êtes occupés et ne pouvez les faire dans les temps, il vous est permis de les compenser à n’importe quelle heure de la nuit ou de la journée. C’est l’avis le plus connu chez les Shâfi’ites puisqu’ils affirment qu’elles doivent être compensées sans limite de temps pour ce faire. Si vous avez été occupés et n’avez pu les faire dans les temps en raison d’une raison valable sur le plan religieux, ou que vous avez eu un empêchement, comme une impossibilité de le faire ou autre, alors que vous les faites assidûment lorsque vous le pouvez, alors nous espérons qu’Allah vous en inscrive la récompense entièrement.
Et Allah sait mieux.