Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Il n’y a pas d’inconvénient à ce que le musulman dise « âmîn » en réponse à un non musulman qui fait une invocation en sa faveur pour qu’Allah lui accorder la bénédiction ou un autre bien. Les juristes musulmans (fouqaha) ont plusieurs avis concernant cette question : un premier groupe a interdit dans l’absolu de répondre par « âmîn » à l’invocation faite par mécréant, un deuxième groupe a permis de répondre par « âmîn » si le sens de son invocation est clair et si l’invocation elle-même ne comporte aucune transgression. Nous optons pour l’avis de ce groupe. Un troisième groupe est allé plus loin en recommandant de dire « âmîn » si le mécréant invoque, à titre d’exemple, Allah de le guider ou L’invoque de nous accorder le succès.
Il est mentionné dans le livre Nihayat al Muhtâdj Ilâ Charch al Minhâdj : « Cheikh ‘Amîra a dit sur l’autorité d’al Rûyâny qu’il n’est pas permis de répondre par « âmîn » à l’invocation faite par un mécréant car elle n’est pas acceptée par Allah. Allah, exalté soit-Il, dit : ‘L’invocation du mécréant n’est que vanité. ‘ (Coran 13/14) » Fin de citation.
Cet avis est contesté par bon nombre d'oulémas qui disent qu’il se peut qu’Allah accepte l’invocation d’un mécréant pour le mettre à l’épreuve comme Il a fait pour Iblîs lorsqu’il Lui a demandé de prolonger sa vie jusqu’à la fin du monde. Ils ont ajouté que si al Rûyâni avait justifié l’interdiction par la crainte de flatter le mécréant ou par le désir de dissuader le commun des musulmans de suivre sa voie, son avis pourrait être acceptable. En plus il se peut qu’Allah accorde au mécréant qui a fait l’invocation une bonne fin car on ne peut affirmer que ses invocations sont vaines que s’il meurt sur la mécréance. J’ai vu qu’al Awzâ’i a dit : « l’interdiction absolu est invraisemblable. Il serait plus logique de dire qu’il est permis dans certains cas de répondre par « âmîn » à son invocation, qu’il est recommander de le faire quand il invoque Allah de le guider ou de nous accorder le succès et qu’il est interdit de le faire quand le sens de son invocation n’est pas connu car dans ce cas on ne peut écarter l’hypothèse de l'existence de défaillance juridique dans son invocation, il est même très probable qu'il s'agisse d'un péché ou d'une transgression. » Fin de citation
Et Allah sait mieux.