Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons :
Les oulémas contemporains divergent à ce sujet et trois avis existent :
a. Ceux qui disent qu’il est absolument interdit de transplanter les organes d’origine humaine, qu’ils soient les organes d’un mécréant ou d’un musulman ;
b. Ceux qui disent qu’il est permis de les transplanter dans l’absolu ;
c. Ceux qui distinguent différents cas et qui disent qu’il est permis de faire des greffes ou transplantations d’organes d’origine humaine provenant de personnes vivantes ou mortes, mais à condition que la personne qui fait don de son organe ne soit pas un musulman. Ils s’appuient sur les arguments suivants :
· En cas de besoin, ou si la nécessité l’exige, alors on les satisfait par le biais des non-musulmans, parce qu’ils ne le refusent pas, et que leurs lois le leur permettent et le régissent ;
· Le principe de base est l’interdiction de toucher au corps du musulman, que ce soit en le blessant ou en en coupant des parties, qu’il soit vivant ou mort. On doit donc s’en tenir à la règle jusqu’à ce que l’on puisse trouver une preuve qui justifie l’exception et l’entorse à cette règle, puisque toutes les preuves interdisant la transplantation concernent le musulman et non le mécréant.
Par conséquent, le musulman n’a pas le droit de faire don de ses organes après la mort, car une condition de validité de la donation est que le donneur soit le propriétaire de ce qu’il donne, ou qu’il soit mandaté par le propriétaire d’origine. Or, l’homme n’est ni propriétaire de son corps ni mandaté à son sujet. En effet, le mandat implique que l’homme reçoive la permission de le donner, ce qui est impossible. De plus, il est interdit de vendre des organes humains.
Deux points sont à mentionner : la greffe de rein. De nombreux oulémas ont légitimé le don de rein en cas de besoin. Les médecins spécialistes ont déclaré que le donneur ne court aucun danger s’il donne son rein pour une greffe, et que ce rein ne cause aucun mal au bénéficiaire. Ils ont également permis la greffe, chez un musulman qui en a un besoin impérieux, de la cornée d’un homme mort, après avoir eu la certitude que la greffe serait réussie, et ce, tant que les héritiers du défunt ne l’empêchent pas.
Ces deux points semblent être des exceptions puisqu’il n’existe pas de condition qui exige que le donneur soit un mécréant – autant que je sache – c’est-à-dire qu’il peut être musulman.
Référez-vous à la thèse de doctorat intitulée “Ahkâm al-Djirâhât al-Tibiyya”, par le Dr. Mohammed ibn Mohammed ibn Mukhtâr al-Chanqîti.
Et Allah sait mieux !