Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Pour ce qui est de faire de la prière pour le Prophète () la sonnerie du téléphone, nous avons déjà expliqué ce statut dans la Fatwa numéro 168751. Et également, pour ce qui est du statut de l’application qui rappelle de le faire.
Ceci dit, le fidèle qui sait que l’application va lui rappeler de le faire durant la prière obligatoire devrait éteindre son téléphone ou le mettre en mode silencieux en entrant en prière sinon cela perturberait les fidèles en prière et leur causerait du tort.
Aussi, un fidèle qui oublierait d’éteindre son portable durant la prière et que l’application lui rappelle de prier pour le Prophète () alors il faut savoir que les savants de l’école chafi’îte sont d’avis que le fidèle qui entend le nom du Prophète () en prière ou lit un verset dans lequel son nom est mentionné () alors il est recommandé de le faire en raison de la portée générale du hadith : « L’avare est celui devant qui mon nom est mentionné sans qu’il fasse mon éloge. » Rapporté par Ahmad et Tirmidhi.
Dans le livre Tuhfat Al-Muhtâj dont nous reproduisons les propos à partir de l’auteur de l’ouvrage intitulé Al-‘Ubâb, il est dit : « Si un fidèle en prière lit un verset dans lequel est mentionné le nom de Mohammed () alors il est recommandé de prier pour lui avec la formule la plus courte qui lui vient en tête comme : , et non pas : Allahoumma Salli ‘Ala Mohammed, en raison du fait que des propos prononcés durant un pilier verbal de la prière invalide la prière, bien que cette question soit objet de divergence. Aussi, il n’y a apparemment aucune différence entre le fait que le nom du Prophète soit lu ou entendu. Fin de citation de Tufat Al-Muhtâj.
Plusieurs récits des prédécesseurs appuient le fait que cela soit recommandé.
Dans le Musannaf de Ibn abi Chayba, selon Al-Hasan : « Quand le fidèle est en prière et qu’il récite ce verset : «Allah et Ses anges bénissent le Prophète. Vous qui croyez ! Bénissez-le et saluez-le-vous aussi ! » qu’il prie pour lui. »
Selon Al-Mughîra : Je dis à Ibrahim : alors que je suis en prière, il m’arrive d’entendre un homme dire : « Allah et Ses anges bénissent le Prophète. Vous qui croyez ! Bénissez-le et saluez-le-vous aussi ! » Dois-je prier pour lui ? Il dit : Oui si tu veux. » Fin de citation.
Pour les savants de l’école malikite, il est permis de le faire dans cette situation mais à voix basse et sans le faire trop souvent. Dans son explication du Muwatta intitulé Al-Muntaqa, Al-Bâjî, un savant de l’école malikite a dit : « Ceci parce que répondre à cet appel et vénérer le Prophète fait partie des formules qui ne s’opposent pas à la prière. Il est même légiféré de le faire durant la prière. Ibn Habîb a dit : il n’y a pas de mal à ce qu’un fidèle qui est en prière derrière un imam ou au cours d’un sermon prie pour le Prophète () lorsqu’il entend son nom. Mais à voix basse et sans le faire trop souvent. A voix basse pour ne pas perturber les gens. Sans le faire trop souvent, pour ne pas que cela le détourne de sa prière. » Fin de citation.
Pour les savants de l’école hanbalite selon une des deux versions rapportées : une prière durant laquelle on prononce une formule de rappel légiféré là où il n’y a pas lieu de le faire est valide. Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit, en parlant des paroles ajoutées durant la prière : « La deuxième catégorie : les paroles qui sont dites volontairement et qui n’annulent pas la prière. Elles sont de deux sortes : la première, prononcer une formule de rappel légiféré en prière mais là où il n’y a pas lieu de le faire. Comme lire pendant une inclinaison ou une prosternation, dire le Tachahhud quand on est debout, prier pour le Prophète () durant le premier Tachahhud, lire des sourates après la Fatiha dans les deux dernières Rak’ats des prières qui comptent quatre Rak’at ou dans la troisième Rak’at dela prière du Maghrib et dans des cas similaires. S’il le fait par oubli, doit-il faire une prosternation ? deux avis ont été émis : le premier est qu’il ne faut pas le faire parce que la prière n’est pas invalide si on l’a fait volontairement il n’est donc pas légiféré de se prosterner en raison d’un oubli comme c’est le cas quand on délaisse des actes qui sont sunna. Le deuxième est qu’il est permis de se prosterner en raison du hadith : « Si l’un d’entre vous oublie ce qu’il a prié alors qu’il accomplisse deux prosternations à la fin de sa prière, quand il est encore assis. » Rapporté par Mouslim. » Fin de citation.
Pour les savants de l’école hanafite, la prière est invalide si le fidèle a prononcé la prière pour le Prophète () en réaction après avoir entendu son nom, pas si c’est lui qui en est à l’initiative. Dans le livre Fath Al-Qadîr de Ibn Hammâm qui est Hanafite, il est dit : « Si le fidèle a prononcé la prière pour le Prophète () en réaction après avoir entendu son nom alors sa prière est invalide, pas s’il en est à l’initiative. » Fin de citation.
Partant, prier pour le Prophète () quand on entend son nom alors qu’on est en prière est :
- Une sunna pour les Chafi’ites.
- Légiféré pour les Malikites.
- Annulatif de la prière pour les Hanafites.
Nous alertons l’auteur de la question sur la nécessité de s’empresser d’éteindre son portable ou le mettre sur le mode « silencieux » même s’il est en prière. En effet, ceci ne nécessite que quelques gestes qui n’ont aucune incidence sur la validité de la prière.
Et Allah sait mieux.