Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Toute bonne action accomplie par un musulman peut être la cause qui le fera entrer au Paradis. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « [...] Et on leur proclamera : "Voilà le Paradis qui vous a été donné en héritage pour ce que vous faisiez." » (Coran 7/43) Quant aux actes d'adoration obligatoires comme les cinq prières quotidiennes, par exemple, Allah, exalté soit-Il, les préfère certes aux actes surérogatoires. Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Messager d’Allah () a dit :
« Allah dit : "J’ai effectivement déclaré la guerre à quiconque sera hostile à l'un de Mes bien-aimés. Jamais Mon adorateur ne se rapprochera de Moi par une œuvre plus aimée de Moi que l'accomplissement des obligations que Je lui ai imposées. [...] » (Boukhari)
Un acte obligatoire n'est donc pas comparable à un acte surérogatoire. Cependant, si les deux actes sont surérogatoires, une règle jurisprudentielle mentionnée par les savants stipule : « L’œuvre pie qui profite aux autres est préférable à celle qui ne profite qu’à son auteur. » Cette règle fut mentionnée par al-Zarkachî, qu'Allah lui fasse miséricorde, dans son livre intitulé al-Manthûr Fî al-Qawâ'id, par al-Suyûtî dans son livre intitulé al-Achbâh Wa-l-Nazhâ'ir ainsi que par d'autres. Cette règle est appuyée par le hadith dans lequel ibn 'Umar, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, a rapporté que le Prophète () a dit :
« Je préfère aider un frère dans le besoin que d’effectuer une retraite d’un mois dans cette mosquée (celle de Médine). » [al-Tabarânî (Al-Albani : Hasan)]
Al-Manâwî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son livre intitulé Fayd al-Qadîr (en expliquant la première partie du hadith ci-dessus) : « C’est-à-dire : Parmi les œuvres les plus aimées d’Allah après celles qui sont obligatoires figure le fait de rendre heureux un frère (en religion) – même s'il ne s’agit pas d’un frère au sens de la parenté –dans sa religion ou sa vie mondaine, de rembourser l'une de ses dettes, étant donné le soulagement que cela lui apporte et l’humiliation que cela lui évite, ou de le nourrir ne serait-ce qu'avec du pain – ou mieux que cela, comme de la viande, le pain étant mentionné uniquement en raison de sa disponibilité, afin de ne laisser aucune excuse même s'il est préférable de le nourrir avec ce qu'il aime. »
Enfin, nous attirons votre attention sur le fait qu'il existe une divergence concernant le verdict du sacrifice animal. La majorité des savants est d'avis que le sacrifice de l'Aïd al-Adhâ n'est pas une obligation contrairement à l'école hanéfite qui est d'avis qu'il est obligatoire. Les savants dirent que le sacrifice d'al-Adhâ est meilleur que l'aumône de même valeur qui est faite. Il en va de même pour le sacrifice dit d'al-'Aqîqa (sacrifice effectué à la naissance d'un enfant) et celui dit d'al-Walîma (banquet). Ils s'appuyèrent pour cela sur le fait que ces sacrifices sont un rituel voulu en soi. Ibn Qudâma, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Al-'Aqîqa est meilleure que l'aumône de même valeur. C'est ce que stipula Ahmad en disant : celui qui emprunte pour pouvoir faire le sacrifice d'al-'Aqîqa car il n’a pas l’argent pour cela, j’espère qu'Allah lui accordera la récompense d'avoir fait revivre une Sunna. Ibn al-Mundhir, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit à propos de cette parole : "Ahmad a dit juste. Faire revivre une Sunna et la mettre en pratique est préférable. De plus, de nombreux hadiths que nous avons rapportés indiquent la confirmation de cette Sunna, car ce sacrifice est un ordre du Prophète () et est donc préférable comme al-Walîma et al-Ud-hiya." » (Al-Mughnî)
Et Allah sait mieux.