Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Nous avons déjà parlé du rasage de la barbe dans les Fatwas portant les numéros 1491 et 3851. Vous dites dans votre question que le Prophète () ne nous a pas interdit le rasage de la barbe. Je vous réponds que le Prophète () nous a ordonné de la laisser pousser, et comme vous le savez, ordonner un acte c'est interdire son contraire. Ainsi, l’ordre de laisser pousser la barbe signifie l’interdiction de la raser. Appliquer l’ordre du Prophète () est une obligation. Et le fait de ne pas observer une obligation relève du péché.
Quant au Hadith du Prophète () : « Ce que je vous ai ordonné de faire, accomplissez-le dans la mesure de vos capacités », il ne veut pas dire qu’il est permis de se raser la barbe mais au contraire que nous sommes obligés de la laisser pousser. Celui qui ne peut pas laisser pousser sa barbe de peur qu’un mal certain et insupportable lui arrive est autorisé à la raser par nécessité, sachant que la nécessité a des degrés. A propos de ce que vous dites sur le fait que le rasage de la barbe est devenue une coutume en Algérie, je vous répondrai que nous ne prenons pas en considération les coutumes qui contredisent la Chari’a et qu’il faut que nous les changions. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Et quand on leur dit: «Suivez ce qu’Allah a fait descendre», ils disent: «Non, mais nous suivrons les coutumes de nos ancêtres.» […] » (Coran 2/170)
Quant au Hadith : « Le mal, c'est ce dont tu n'es pas sûr de la licéité et que tu n'aimerais pas que les gens découvrent », il ne prouve en aucune manière que le rasage de la barbe est permis. Au contraire, il apporte la preuve que cet acte est interdit car le rasage de la barbe fait partie des choses à propos desquelles on peut avoir un doute. Quant à la phrase : «et que tu n'aimerais pas que les gens découvrent », elle réfère à l’acte dont vous n’êtes pas sûr de la licéité et que vous détestez que les autres vous voient en le commettant. Si tout ce que vous détestez que les gens découvrent était illicite, l’aumône et la prière accomplies en secret auraient été illicites !!