Louange à Allah et que la paix et bénédiction soient sur Son Prophète et Messager Mohammed ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il est permis à la femme de faire une aumône au nom de son défunt père. En effet, Sa’d ibn ‘Ubâda, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Je dis au Prophète () : "O Messager d’Allah, ma mère est décédée, puis-je faire l’aumône en son nom ?" - "Oui.", répondit-il. - "Quelle est la meilleure aumône ?", demandai-je alors. - "Donner de l’eau à boire.", répondit-il. » [Ahmad (al-Albânî : hasan)].
Faire aumône au nom de son défunt père est donc recommandé et il s’agit là d’un acte relevant de la piété filiale et de la bienfaisance envers lui après sa mort, tout comme implorer le pardon d’Allah et L’invoquer en sa faveur ou encore rembourser ses dettes. En effet, al-Sâwî a dit dans sa glose du livre intitulé al-Charh al-Saghîr traitant de la jurisprudence de l’école Malékite : « Il est recommandé de faire l’aumône au nom de ses parents qui en profiteront tout comme ils tirent profit des invocations et de la récitation du Coran faites en leur faveur. »
Le Comité permanent pour la rechercher et la consultation juridique mentionne dans une fatwa : « Il est recommandé de faire aumône au nom de ses parents ainsi que d’accomplir le Hadj et la ‘Umra pour eux en raison des preuves démontrant cela rapportées du Prophète () telles que sa parole :
" Quand le fils d'Adam meurt, ses œuvres s'arrêtent sauf trois choses : une aumône continue, une science dont les gens tirent profit et un enfant vertueux qui invoque Allah pour lui ." »
Quant au fait que vous doutiez qu’il priait, cela n’empêche en rien de faire l’aumône en son nom, car la règle de base concernant le musulman est de considérer qu’il prie.
Par ailleurs, celui qui délaisse l’accomplissement de la prière par paresse ne devient pas mécréant selon la majorité des oulémas, mais fait partie des musulmans pécheurs.
Concernant le fait de dédier la récompense d’une aumône à plusieurs personnes dont la personne même qui fait l’aumône, cela est permis et il n’y a aucun mal à le faire. Au contraire, certains oulémas déclarèrent qu’il est préférable de dédier la récompense d’une aumône surérogatoire à l’ensemble des croyants et des croyantes, car cette récompense leur parviendra sans diminuer en quoi que ce soit la récompense de la personne faisant l’aumône. Ibn ‘Âbidîn al-Hanafî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans sa glose : « Le mieux pour celui qui fait une aumône surérogatoire est d’émettre l’intention de la faire au nom de tous les croyants et de toutes les croyantes, car ils en percevront la récompense sans que la récompense de celui qui fait cette aumône ne soit en rien diminuée. »
Il n’y a pas non plus de mal à donner un nom spécifique au puits creusé en aumône. Par contre, lui donner le nom mentionné dans la question, c’est-à-dire « bismillah », peut s’avérer être une utilisation inappropriée du Noble Nom d’Allah ou une sorte de dégradation de Ce dernier. Cheikh Bakr Abû Zayd, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son livre intitulé Mu’djam al-Manâhî al-Lafzhiyya concernant le fait de donner ce type de nom :
« Nommé un abattoir "bismillah" ou un restaurant "La confiance en Allah" ou autres choses de ce genre n’est pas permis en raison de la dégradation du Nom d’Allah et du manque de respect envers ce dernier, qu’une telle dénomination comporte, en mettant le Noble Nom d’Allah dans un contexte qui ne Lui sied pas, en plus du fait qu’il est ici utilisé à des fins mondaines, et que ce n’est pas pour ces choses qu’il a été prescrit »
Et Allah sait mieux.