Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce qui est exigé chez les quatre écoles concernant la purification après la défécation et la miction c’est de nettoyer l'endroit de la souillure avec une pierre, un mouchoir ou de l’eau ou d’autres choses pures. Il est préférable de nettoyer l'endroit avec un mouchoir ou une pierre puis de laver avec de l’eau. Nous allons vous détailler la question selon les oulémas des quatre écoles :
1/ Dans le livre « Badâ`i’ al-Sanâ`i’ » de l’imam al-Kasânî le Hanafite :
La sunna dans l'Istijmâr consite à le faire avec des choses pures parmi les pierres, la terre sèche et les haillons. Il est abhorré de le faire avec les crottes (excréments d'animaux) et autres souillures, car le Prophète () lorsqu’il a demandé à Abdallah ibn Mas’ûd (Radhia Allahou Anhou) de lui amener des pierres pour l’Istijmâr, ce dernier lui a apporté deux pierres et une crotte, alors le Prophète () a pris les deux pierres et a jeté la crotte et lui a dit au sujet de la crotte : « C’est une souillure ». Comme il est abhorré de le faire avec les os, car le Prophète () a interdit de se purifier avec la crotte et les os et a dit : « Celui qui se purifie avec une crotte ou un os a renié le message du Prophète Mohammed (). »
Ce qui est pris en considération pour cette sunna dans notre école (hanafite) c’est la purification du lieu et non le nombre. Si cela se réalise avec une seule pierre, alors c’est suffisant ; et si trois pierres ne suffisent pas, il faut en ajouter (jusqu’à ce que cela suffise). »
2/ Dans le livre « Al-Madjmû’ » de l’imam al-Nawawî le Chaféite :
Quant au verdict de la purification après la défécation et la miction, nos oulémas ont dit qu’on peut se contenter d’utiliser l’eau, comme on peut se contenter d’utiliser les pierres et le mieux est d’associer les deux en commençant avec les pierres puis l’eau, car en entamant avec les pierres, il restreint le contact direct avec la souillure puis avec l’eau il s’assure de la netteté complète de l'endroit. S’il commence avec l’eau, il n’utilise plus les pierres car il n’y a aucun intérêt à le faire comme l’a indiqué l’imam al-Mâwardî et d’autres, ce qui est une chose évidente. S’il veut se contenter de l’un des deux, l’eau est préférable, car elle purifie l’endroit. Il est permis de se contenter d’utiliser les pierres qu'on dispose d'eau ou non, avant d'ajouter : celui qui se contente d’utiliser les pierres doit exécuter deux procédés :
A/ Il doit ôter l'essentiel de la souillure jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une trace adhérente, laquelle ne peut être enlevée que par l’eau comme énoncé par l’imam al-Châfi’î dans son livre « Al-Umm » ainsi que par son élève al-Mazanî.
B/ Il doit utiliser au minimum trois pierres même si l'endroit est purifié par une seule comme énoncé par l’imam al-Châfi’î dans son livre « Al-Umm » et c’est aussi l’avis unanime des oulémas de son école.
3/ Dans le livre « Charh al-Khurchî ‘alâ Mukhtasar Khalîl al-Mâlikî » il est mentionné ce qui suit :
Il est désirable d’associer les deux moyens de purification que sont les pierres et l’eau (même si cette dernière est douce), car par ce procédé on peut s'assurer d'avoir ôté l’essentiel de la souillure et sa trace et parce que les habitants de Qubâ` les associaient et par conséquent Allah, le Très Haut, les a loués dans le Coran :
« Allah aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient. » ( Coran 2/22).
« Car une Mosquée fondée dès le premier jour, sur la piété, est plus digne que tu t'y tiennes debout. [pour y prier] On y trouve des gens qui aiment bien se purifier, et Allah aime ceux qui se purifient. » (Coran 9/108).
S’il veut se contenter d’utiliser l’une des deux, l’eau est préférable car elle purifie mieux l’endroit. Il est permis de se contenter d’utiliser les pierres car le Prophète () a dit que leur utilisation est suffisante, mais celui qui le fait a laissé l’acte le plus méritoire »
4/ Dans le livre « Al-Kâfî » de l’imam Ibn Qudâma le Hanbalite :
Il est préférable d’associer l’eau et les pierres en commençant par les pierre, car Aïcha (Radhia Allahou Anha) a dit : « Ordonnez à vos époux de faire suivre les pierres par l’eau après les selles ou l’urine parce que la pudeur m’empêche de le leur dire directement, et vu que le Prophète () le faisait. »
Cela est plus purifiant, car la pierre ôte l’essentiel de la souillure et donc la main n’est pas en contact direct avec la souillure. Il est permis de se contenter d’utiliser l’une des deux mais l’eau est préférable. En effet, Anas (Radhia Allahou Anhou) a dit : « Quand le Prophète () sortait pour faire ses besoins, nous apportions moi ou un autre garçon un petit récipient d’eau, c’est-à-dire pour qu’il fasse l’Istindjâ`. » (Boukhari et Mouslim). En effet, l’eau ôte l’essentiel de la souillure, supprime sa trace et purifie mieux l'endroit.
Il y a deux conditions à remplir pour celui qui veut se contenter d’utiliser les pierres :
A/ La purification : Il doit ôter l’essentiel de la souillure jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une trace adhérente, laquelle ne peut être enlevée que par l’eau, de façon à ce que la dernière pierre soit propre après l’essuyage.
B/ Il doit utiliser trois pierres car Salmân (Radhia Allahou Anhou) a dit : « Le Prophète () nous a interdit de faire l’Istindjâ` avec la main droite, de se purifier avec moins de trois pierres et de se servir d'une crotte ou d'un os pour se purifier. » (Mouslim). Si la pierre est grande, il est licite d’essuyer avec ses trois côtés comme énoncé par al-Khuraqî, car le but est le nombre de nettoyages et non le nombre de pierres pour preuve que l’Istijmâr` n’est pas restreint aux pierres mais peut se faire avec un morceau de bois ou un mouchoir... »
Pour l’école malékite : la femme ne peut se purifier de l'urine que par l’eau comme cité dans « Charh al-Khurchî alâ Mukhtasar Khalîl » : « Il est obligatoire pour la femme, quelle soit vierge ou veuve (déflorée), après avoir uriné d’utiliser l’eau pour se puriifer, car l’urine de la femme va généralement au-delà de son lieu de sortie. »
Et Allah sait mieux.