Cas d'un homme dépressif semblant s'être suicidé

8-3-2015 | IslamWeb

Question:

Salamou alaykoum,
Il y a 6 mois mon petit frère de 32 ans est décédé en prenant des cachets qui l'ont endormi et il est tombé dans une voie de train. Etant jeune il était très pieux puis adolescent des conflits avec mes parents l’ont éloigné du droit chemin. Sa femme nous a appris qu'il était diagnostiqué bipolaire et dépressif par des médecins psychologue. Ma question est la suivante : pensez-vous que sa mort soit considérée comme un suicide et surtout qu’ALLAH va le juger comme un homme fou ou pas ? Merci de me répondre car non seulement j'ai du mal à me remettre de ce deuil mais en plus je m'inquiète pour le jugement d'ALLAH et une autre question : ma mère en veut beaucoup à mon père, elle le tient pour responsable de son état dépressif et donc de sa mort ; pensez-vous qu’elle a raison et que puis-je lui dire pour la réconforter ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Nous implorons Allah de pardonner à votre frère et de lui faire miséricorde. Vous devriez à présent concentrer vos efforts sur l’invocation d’Allah en sa faveur et faire ce qui lui est bénéfique après sa mort comme le fait de vous acquitter à sa place de ses devoirs s’il en avait (remboursements de dettes ou autres), d’invoquer Allah en sa faveur, de faire des aumônes en son nom et autres.

Quant à tenter de connaître sa situation auprès d’Allah et si Allah le jugera pour cela ou pas, nul être humain n’est en mesure de le faire. En effet, Seul Allah sait ce qu’il adviendra d’une personne dans l’au-delà. Cependant, la règle générale en la matière est la suivante : celui qui se suicide est menacé d’être châtié, mais son statut est celui des grands péchés qui n’atteignent pas la mécréance et le devenir de celui qui s’est suicidé dépend de la volonté d’Allah, dans le sens où il sera soit pardonné, soit châtié selon la volonté d’Allah.

Si la maladie psychologique dont était atteint votre frère le rendait irresponsable de ses actes et incapable de se contrôler, il faisait alors partie des gens dont les actes n’étaient pas pris en compte et aucun péché ne lui était imputé pour ce qu’il commettait.

Vous devez aussi conseiller votre mère d’accepter le décret d’Allah et de se soumettre à Son jugement, et lui rappeler les textes mentionnant le mérite de la patience et de l’acceptation du destin. Conseillez-lui d’occuper son temps en invoquant Allah pour son fils, en donnant l’aumône en son nom et toute autre chose profitant au défunt après sa mort.

Quant au fait que votre mère rejette sur votre père la responsabilité de la détérioration de la situation de votre frère et de sa dépression ayant entraîné sa mort, cela ne lui est dans tous les cas d’aucune utilité et ne lui rendra pas son fils.

En supposant que votre père soit la cause de la maladie psychologique de votre frère, il en sera tenu pour responsable religieusement si cette maladie a été causée de par une injustice qu’il a commise envers lui.

Cependant, il ne doit payer ni expiation, ni prix de sang pour le suicide de son fils à cause de cette maladie.

Et Allah sait mieux.

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