Questions autour du mariage forcé
26-11-2014 | IslamWeb
Question:
Salam alaykum, Je vous ai questionné sur l’esclavage (id fatwa : 266473) et je vous remercie de votre réponse. J’ai lu dans un hadith qu’on ne doit pas imposer aux esclaves ce qui est au-dessus de leurs capacités. Maintenant, imaginons que je possède une esclave mais qu’un rapport sexuel soit difficile pour elle psychologiquement et qu’elle risque d’en souffrir mentalement : est-ce que cela devient interdit ? Car Allah a prescrit la bienfaisance et certaines esclaves ne voudraient pas avoir un rapport sexuel avec un inconnu. Concernant le mariage forcé, il est clairement interdit dans plusieurs hadiths et celui que vous m’avez cité concernant Safiyya bint Huyay, en quoi prouve-t-il que Safiyya n’a pas donné son accord ? L’amour fait partie du mariage, et quant au mariage forcé il est clairement interdit dans plusieurs hadiths, et si l’esclave n’est pas consentante, comment pourrait-elle aimer son mari ? Voilà pourquoi je doute de votre réponse. Pouvez-vous vérifier puis m’apporter une réponse in cha Allah ? J’ai une autre question : si les femmes ne participent pas à la guerre, comment peuvent-elles se retrouver esclaves ? D’ailleurs, est-il permis qu’une femme participe à la guerre ou est-ce une imitation des hommes ? Qu’Allah vous récompense. « Vos esclaves sont vos frères. Quiconque dispose de l’un de ses frères doit le nourrir de ce dont il se nourrit lui-même et le vêtir de ce dont il se vêt lui-même. NE LEUR DEMANDEZ PAS CE QUI DEPASSE LEUR CAPACITE. Et si vous le faîtes, alors aidez-les. » (traduction) rapporté par Al-Bukhârî, At-Tirmidhî et Ahmad, selon Abû Dharr — qu’Allâh l’agrée. Le Prophète (alayhi salat wa salam) a dit : « La femme ayant déjà été mariée a le droit de décider pour elle-même, tandis que le consentement de la vierge doit être demandé, une marque de son consentement étant son silence. » (Rapporté par Al-Boukhari) Ibn Abbas (Radhiya Allahou ‘Anhouma) affirme qu’une jeune femme alla trouver le Prophète (alayhi salat wa salam) pour lui raconter que son père l’avait forcée à se marier. Le Prophète lui laissa le choix entre rester mariée ou annuler le contrat de mariage. (Rapporté par l'Imam Ahmed)
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Premièrement, nous souhaitons attirer votre attention sur le fait qu’il vous est préférable de dépenser votre énergie dans ce qui est vous est utile dans votre religion et vos affaires mondaines et de poser des questions au sujet d’une chose qui débouchera sur une action concrète. Or il n’y a pas d’esclavage de nos jours pour des raisons connues.
En ce qui concerne votre question, il a été rapporté en effet dans la Sunna authentique qu’il faut faire preuve de bienfaisance envers les esclaves. Abû Dharr () a rapporté que le Messager d’Allah () a dit : « Vos serviteurs sont vos frères, Allah les a placés sous votre autorité. Celui qui a son frère sous son autorité, qu'il le nourrisse de ce qu'il mange lui-même et qu'il le vête des mêmes habits que lui. Et ne les chargez pas de tâches trop lourdes pour eux et si vous le faites, aidez-les donc ! » (Boukhari)
Il n’est pas permis d’avoir un rapport avec une femme, qu’elle soit esclave ou libre, d’une façon qui lui soit nuisible car le préjudice est une chose inadmissible dans la Charia d’après le hadith qu’a rapporté Ibn 'Abbâs dans lequel le Messager d’Allah () a dit : « Ne faites pas de mal et ne rendez pas le mal par le mal. » (Ahmad) Cependant il faut que ce préjudice soit un véritable préjudice afin qu’il soit pris en compte car le simple fait qu’une femme répugne le fait d’avoir un rapport sexuel ou qu’elle ne désire pas en avoir ne lui permet pas de refuser de répondre à son époux lorsque celui-ci l’invite à avoir à un rapport sexuel avec elle.
Nous avons mentionné la parole d’Ibn al-Qayyim concernant l’histoire de Safiyya (qu’Allah soit satisfait d’elle) dans la fatwa à laquelle vous avez fait référence et c’est un avis solide. Si vous avez en votre possession un avis émis par les oulémas, qui soit plus solide que celui-ci et qui le contredise, alors veuillez nous le mentionner.
Même si l’amour réciproque entre les époux est important dans la vie conjugale, cette dernière ne se limite pas pour autant à cela. « Les foyers ne se sont pas uniquement bâtis sur l’amour » a d’ailleurs fait remarquer 'Umar (). Tout comme le fait de ne pas demander la permission à une femme n’implique pas forcément qu’elle soit forcée ou qu’elle n’accepte pas de se marier avec un homme en particulier.
L’Islam permet de capturer les femmes même si ces dernières n’ont pas participé au combat et il ne fait aucun doute qu’il y a derrière cela de nombreuses sagesses que nous pouvons connaître ou ignorer. Parmi les sagesses évidentes notons : le fait d’orienter la femme en la délivrant d’un environnement mauvais, le fait qu’elle vive dans une société islamique qui la guide vers le chemin du bien, la sauve des griffes du mal, la purifie des souillures de la mécréance et de l’égarement et qui la rend prête à vivre une vie libre dans laquelle elle jouira de la sécurité et de la paix.
De plus, l’Islam n’est pas la religion qui a apporté la captivité au monde mais il est apparu alors que la captivité était déjà répandue dans les communautés depuis une longue période. Il n’y avait pas de différence chez ces communautés entre le fait de capturer les prisonniers lors d’une guerre légitime ou le fait de le faire par oppression et injustice ou par ruse, perfidie ou trahison.
L’Islam, au contraire, a restreint cette voie, a insisté sur l’interdiction d’asservir des personnes libres. Il a restreint l’esclavage et la captivité aux prises de guerre issues du djihad légitime. L’Islam a réglementé la relation qu’il doit y avoir entre le maître et son esclave, en plus du fait qu’il a prescrit de nombreuses voies pour l’affranchir en incitant premièrement à l’affranchissement des esclaves de manière volontaire et également en prescrivant l’affranchissement des esclaves en guise d’expiations, de la remise de la Zakât, entre autres.
Il n’y a pas d’inconvénient à ce qu’une femme prenne part à la guerre pour accomplir certaines tâches qui lui sont appropriées et qui sont propres à sa nature comme le fait de donner à boire aux personnes assoiffées ou de soigner les blessés comme le faisaient les femmes des Compagnons ( tous). Si la situation exige que la femme combatte alors elle doit combattre. Certaines femmes parmi les Compagnons ont combattu comme Nusayba bint Ka'b (qu’Allah soit satisfait d’elle) lors de la bataille d’Uhud et cela ne revient pas à imiter les hommes car l’imitation interdite consiste à faire des choses qui sont spécifiques aux hommes.
Et Allah sait mieux.
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