Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Les Mu’tazilas (littéralement : ceux qui ont quitté ou qui se sont écarté) ont été appelés par ce nom car le fondateur de ce groupe Wâsil ibn 'Atâ’ a quitté les cours religieux de l'imam Hasan al-Basrî. Ibn 'Atâ’ estimait que celui qui commet un péché capital comme l’adultère ou s’adonne à l’alcoolisme se situe à un degré intermédiaire entre la foi et la mécréance tout comme celui qui effectue un voyage entre deux villes et qui ne peut être rattaché à aucune des deux. (Selon eux) dans l’au-delà, il demeurera éternellement en Enfer s’il ne se repent pas. On a également dit que les Mu’tazilas ont porté ce nom, car ils exigeaient la mise en quarantaine de l’auteur des péchés capitaux.
Ils ont déterminé cinq principes comme fondements de leur doctrine. Ces cinq principes sont en rapport avec :
1) L'Unicité : ils y ont renié les Attributs d’Allah, exalté soit-Il, en affirmant que les Attributs ne sont pas différents de l’Essence. En effet, (selon eux) si les Attributs d’Allah, exalté soit-Il, étaient différents de l'Essence, les divinités seraient multiples ; ce qui s’oppose à l’Unicité. Partant de ce principe, ils ont nié le fait que les Croyants puissent voir Allah, le Très Haut, le Jour de la Résurrection. Ils ont également affirmé que le Coran était créé, ainsi que d’autres croyances qui relèvent de l'égarement.
2) La justice divine : par ce principe, ils affirment qu’Allah, exalté soit-Il, ne crée pas les actes de Ses serviteurs et ne veut pas que la corruption règne. Ce sont les serviteurs qui commettent ces actes grâce à la volonté qu’Allah, exalté soit-Il, créa en eux. D’après eux, Allah, le Tout Puissant, n’ordonne que ce qu’Il aime et n’interdit que ce qu’Il déteste. Ainsi, ils ne sont pas arrivés à distinguer entre les lois d'Allah, exalté soit-Il, qui régissent la nature, et Ses lois religieuses. S’ils y étaient arrivés, ils auraient su que la volonté d’Allah, le Très Haut, prescrit l’incroyance et la corruption en fonction des lois d'Allah qui régissent la nature dans un but qu’Allah Seul sait et non en fonction des lois religieuses. En fait, il existe plusieurs différences entre ces deux concepts dont la plus importante est le fait que les lois d'Allah, exalté soit-Il, qui régissent la nature ne sont pas nécessairement associées à l’amour, alors que Ses lois religieuses le sont. Allah, le Très Puissant, n’exige pas une chose par des lois religieuses sauf s’Il l’aime.
3) La promesse et la menace : par ce principe, ils soulignent qu’Allah rétribue les gens bienfaisants pour leurs bonnes actions et les gens malfaisants pour leurs mauvaises actions. Néanmoins, d’après eux, Allah, exalté soit-Il, ne pardonne pas à celui qui commet un péché grave, et cela en vertu de Sa justice. Par suite, ils ont nié l’intercession pour ceux qui commettent des péchés graves.
4) Le rang intermédiaire : concerne celui qui commet un péché grave. Ce sujet a été développé plus haut.
5) La recommandation du bien et l’interdiction du mal : Ils ont exigé que le bien soit ordonné et le mal interdit. Partant de ce principe, ils ont établi la nécessité de s’insurger contre le souverain si ce dernier s’oppose à la vérité, même si ses actes ne relèvent pas de la pure incroyance.
Les Mu’tazilas fondent leur doctrine, en premier lieu, sur la raison et font prévaloir l'approche analytique rationnelle sur les textes de la Charia dans les questions ayant trait au credo et autres.
Dire que les textes évidents sont en contradiction avec la raison évidente est une allégation erronée et totalement réfutable. Bien au contraire, les textes religieux vont de pair avec les approches rationnelles, louanges à Allah. Même en cas de contradiction, les textes doivent prévaloir, car ils ont été transmis par le Prophète infaillible ().