Le médecin a pour vocation de soigner le malade et non pas de le tuer
11-4-2016 | IslamWeb
Question:
Je suis médecin. Vous avez certes entendu parler de l’histoire de cette femme qui a obtenu un verdict du tribunal l'autorisant à choisir la mort. Le verdict établit un précédent judiciaire à savoir que le malade a le droit de choisir entre le traitement et la mort, et s’il opte volontairement pour la mort, les médecins n’ont pas le droit de faire pression sur lui pour l'amener à changer d'avis. Cette femme utilisait un poumon artificiel dont l'arrêt entraîne immédiatement la mort du patient. Les médecins estimaient à 1% les chances de guérison de cette femme. Durant le procès, deux médecins ont témoigné que cette femme était en pleine possession de ses facultés mentales. En tant que médecin musulman, comment dois-je procéder si je suis confronté à une telle situation ?
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Le médecin musulman doit appeler à la religion d’Allah, exalté soit-Il, par les actes et la parole. Et il doit se doter du savoir légal qui lui permet de s’acquitter de cette noble mission. Ainsi, en soignant les corps, il peut aussi soigner les cœurs en les guidant vers Allah, exalté soit-Il, le Connaisseur de l’Invisible.
Il est interdit au médecin d’aider le malade à commettre une désobéissance, qu’en est-il alors du péché majeur qu’est le suicide ? Le Prophète (
) a dit :
« Celui qui se jette du haut d’une montagne et se tue, entrera en Enfer où il répétera cet acte infiniment. Celui qui avale du poison et se tue ainsi, entrera en Enfer avec son poison dans la main et il l’avalera infiniment. Celui qui se tue avec une barre de fer, entrera en Enfer, sa barre de fer dans la main, avec laquelle il se frappera le ventre infiniment » (Boukhari et Mouslim).
Il est également interdit au médecin de faire l'ablation d'un membre ou d'un organe qui entraîne la mort du malade. Vous devez donc expliquer aux malades le danger de se suicider, et s’ils ne sont pas convaincus, vous ne devez pas les aider à commettre cet acte. Si vous pouvez les éloigner d'un mal quelconque, n’hésitez pas à le faire. Sinon, sachez qu'Allah, exalté soit-Il, n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité.