Louange à Allah et que la paix et bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Faire répéter la profession de foi à un mécréant malade est une bonne chose, considéré comme un appel à l’Islam pour le sauver de l’Enfer. Au moment de l’agonie d’Abou Talib, le Prophète () est venu le voir et a trouvé à son chevet Abou Djahl Ibn Hicham ainsi qu’Abdallah Ibn Oumayya Ibn Al-Moughira. Le Prophète () a dit à Abou Talib : « Ô mon oncle ! Dis : ‘ Il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah’. C’est une parole qui me permettra de plaider en ta faveur devant Allah ». Les deux hommes lui dirent : ‘Ô Abou Talib ! Abandonneras-tu la religion de Abdel El Mouttalib ?’ Le Prophète () ne cessa de renouveler sa demande et les deux autres ne cessèrent de faire de même » (Bukhâri, Muslim).
On a demandé au Cheikh Ibn Baz s’il était permis d’être présent chez un mécréant agonisant et de lui faire prononcer la profession de foi. Il a répondu : « Il est permis de le faire si cela est possible. Le Prophète () a rendu visite à un serviteur juif, tombé malade, et l’a incité à prononcer la profession de foi : « Dis ‘Je témoigne qu'il n'y a d'autre divinité qu'Allah et que Mohammad est Son Messager’. » Le juif regarda son père; et il lui dit ‘Obéis à Abou El Qassim’; et il le répéta effectivement. Le Prophète () dit alors : ‘Louange à Allah qui m’a permis de le sauver de l’Enfer’».
Ibn 'Uthaymin a dit par ailleurs : «Il faut observer l’état du malade. S’il est fort, endurant, ou un mécréant; on lui enjoint de prononcer la profession de foi et on lui dit : ‘Dis La Ilaha Illa Allah; termine ta vie avec cette parole’; et si c’est un musulman faible, on ne doit pas lui demander de le faire, et il suffit d’évoquer Allah à côté de lui pour qu’il entende et se rappelle »
Al-Mubarakfouri a pour sa part indiqué: « Lui suggérer de dire la profession de foi signifie de la dire et la prononcer près du malade pour qu’il l’écoute, perçoive la portée de celle-ci, et la répète. Il ne s’agit pas de lui ordonner : ‘dis: La Ilaha Illa Allah’; sauf s’il est mécréant. Dans ce cas-là, on l’enjoint de la prononcer, en lui disant : ‘dis (...)’, comme le Prophète () a fait avec son oncle et avec le jeune juif ».
En incitant un mécréant à dire la profession de foi, il faut qu’il prononce les deux parties, et non pas se contenter de la première, à savoir : ‘La Ilaha Illa Allah’, mais ajouter aussi ‘Mohammad Rassoulou Allah’. Ibn Hajar Al-Haytami a dit : « quant au mécréant, on doit absolument lui faire dire les deux Chahadas ensemble, avec le terme ‘ACh-had’(j’atteste), vu que c’est obligatoire et sans lesquels il ne serait pas musulman». At-Tahtâwi Al-Hanafi a dit de même.
Al-Isnawi a dit dans l’encyclopédie du Fiqh : « si l’agonisant est un mécréant, il faut lui ordonner de prononcer les deux professions de foi, et cela est obligatoire si l’on a bon espoir qu’il embrasse l’Islam; sinon cela est recommandé. Al-Jamal a dit: ‘ce qui est clair c’est qu’il faut lui faire dire la profession de foi si sa conversion est espérée, même s’il agonise et qu’il est toujours lucide, car il se peut qu’il ait conscience de ce qu’il dit. Et on la lui fait dire également s’il a dépassé ce stade de raison, même si dans ce cas nous ne lui appliquerons pas alors les prescriptions relatives aux musulmans’ ».
Quant à la partie mentionnée concernant le fait que cette femme glorifie le nom de Jésus; cela prouve qu’elle ne connait pas la signification du témoignage (Chahada) de l’unicité d’Allah. Il fallait lui expliquer le sens de la Chahada en la lui faisant prononcer, pour qu’elle la dise avec conviction et sincérité. Ainsi, elle en profitera et deviendra musulmane. Le Prophète () a dit: «Allah la préservera de l’Enfer toute personne qui témoigne sincèrement qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah et que Mohammed () est Son Messager.».