Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.
Chère sœur,
Qu'Allah vous récompense parce que vous faites la Hisba à votre mari en lui ordonnant le convenable et en lui interdisant le blâmable. Vous suivez ainsi les pas des épouses croyantes de nos pieux ancêtres; chacune d'entre elles , en voyant son mari prêt à sortir pour travailler , lui disait : " Õ toi ! Crains Allah et ne nous apporte pas de la nourriture provenant d'un gagne-pain interdit ; nous pouvons supporter la faim, mais nous ne pouvons pas supporter l'enfer."
Persévérez donc à le conseiller, peut-être Allah le guidera-t-Il sur la bonne voie en l'aidant à se repentir des péchés qu'il commet.
Toutefois, nul péché ne vous sera imputé à cause de votre mari, car Allah le Très-Haut dit : " Or, personne ne portera le fardeau d’autrui." (Coran 35 / 18)
Nous ne vous conseillons pas de lui demander le divorce; au contraire, nous vous conseillons d'être patiente en l'appelant à suivre le droit chemin et en le conseillant.
Quant au fait d'accepter l'argent qu'il dépense pour subvenir à vos besoins et qui est souillé par des prêts usuraires, il s'agit de savoir le verdict de la Chariâ concernant le droit de se servir de l'argent qu'une personne a acquis par des moyens illégitimes, tels que l'usure.
Les Oulémas ont des avis bien différents sur cette question. Nous optons pour l'avis suivant : la prohibition de l'argent acquis par des moyens interdits concerne la personne qui l'a acquis et non pas l'argent en lui-même; il n'y a donc pas d'inconvénient à ce que vous perceviez votre droit de cet argent. Cet avis est applicable au cas où l'on suppose que tout son argent provient d’un gain illicite; mais si cet argent est tantôt acquis par des moyens légitimes tantôt par des moyens illégitimes, dans ce cas le problème est beaucoup plus facile.
Et Allah sait mieux.