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Une grande tristesse dû au fait d'avoir quitté La Mecque

Question

Salam alaykum,
Je suis rentrée du hadj il y a 1 semaine et depuis mon retour je suis triste et je me sens déprimé car je suis touché d'avoir quitté ce lieu saint auquel je me suis attaché. Depuis mon retour je ne veux voir et parler à personne, mon mari qui lui a été avec moi au hadj ne supporte pas mon comportement ma seule envie c'est de prier et de regarder la kaaba à travers la télé ou l'internet je fais que de pleurer merci de me dire quoi faire.
barakallahu fikoum

Réponse

Louange à Allah. Paix et Salut sur Son Prophète.

Nous implorons Allah, exalté soit-Il, d'accepter votre Hadj. Il ne fait aucun doute que l'amour de la Maison Sacrée d'Allah, exalté soit-Il, et éprouver de la tristesse en la quittant prouvent que le cœur est plein de vitalité et qu’il vénère les rites institués par Allah, exalté soit-Il. Cependant, chaque chose a une limite qui, dépassée par l'homme, fait tomber ce dernier dans l'excès blâmable. Prenez donc garde de ne pas tomber dans l'excès, car le Prophète () a dit :

« Méfiez-vous de l’exagération en matière religieuse, car les communautés qui vous ont précédés ont péri à cause de cela. » [al-Nasâ`î (Ibn Taymiyya : sahîh)]

Ibn Taymiyya a dit : « "Méfiez-vous de l’exagération en matière religieuse", englobe toute sorte d'exagération, que ce soit dans la croyance comme dans les œuvres. »

De même, la Charia interdit d'être triste, même concernant les choses en rapport avec la religion et si la tristesse conduit à négliger les droits du mari ou tout autre droit, alors l'interdiction est d'autant plus grave. Nous vous conseillons de demander la protection d'Allah, exalté soit-Il, contre la tristesse comme le Prophète () le faisait. Pensez du bien d’Allah, exalté soit-Il, et soyez sincère dans votre intention d'habiter à côté de la Maison Sacrée et d'y prier, Allah, exalté soit-Il, vous en donnera la récompense alors que vous vous trouvez chez vous. Le Prophète () fut expulsé de La Mecque alors qu'il était la personne qui exaltait le plus les injonctions d'Allah, exalté soit-Il, mais malgré cela, il ne désespéra pas et cela ne l’a pas anéanti.

Nous allons vous citer ici de précieuses paroles d'Ibn al-Qayyim concernant la tristesse et son remède. Il dit à ce propos : « Sachez que la tristesse est une entrave dans la voie du cheminement spirituel. Elle n'est pas un degré spécifique de la foi, ni une station pour les itinérants. C'est pourquoi Allah, exalté soit-Il, ne l'ordonna à aucun endroit, n'en fit jamais l'éloge et n’en attribua aucune sanction ou récompense. Au contraire, Il l'interdit à plus d'un endroit comme dans les paroles suivantes (sens des versets) :

"Ne vous laissez pas battre, ne vous affligez pas alors que vous êtes les supérieurs, si vous êtes de vrais croyants." (Coran 3/139)

• "Endure ! Ton endurance [ne viendra] qu'avec (l'aide) d'Allah. Ne t'afflige pas pour eux. Et ne sois pas angoissé à cause de leurs complots." (Coran 16/127)

• "Ne te tourmente donc pas pour ce peuple pervers." (Coran 5/26)

• "Ne t'afflige pas, car Allah est avec nous." (Coran 9/40)

La tristesse est une épreuve parmi d'autres contre laquelle nous implorons Allah, exalté soit-Il, de nous protéger et de nous guérir. C'est pourquoi les gens du Paradis diront (sens du verset) : "Louange à Allah qui a écarté de nous l'affliction." (Coran 35/34) Les gens du Paradis loueront Allah de les avoir sortis et sauvés de cette épreuve.

Le Prophète () disait dans ses invocations :

"Ô Seigneur ! Je t’implore de me préserver contre les soucis et la tristesse, contre l'impuissance et la paresse, contre l'avarice et la lâcheté, contre l'incapacité de rembourser une dette et l'injustice des hommes." (al-Bukhârî)

Le Prophète () implora la protection d'Allah, exalté soit-Il, contre huit choses chaque paire contenant deux choses liées ensemble : les soucis et la tristesse sont liés et sont des douleurs auxquelles est exposé le cœur. Soit la chose est passée et il s'agit de tristesse, soit la chose est à venir et il s'agit de soucis. L'important ici est que le Prophète () fit de la tristesse une chose contre laquelle nous recherchons la protection d’Allah, et cela, parce que la tristesse affaiblit le cœur et la détermination, endommage la volonté et parce que rien n'est plus aimé du diable que la tristesse du croyant. Allah, exalté soit-Il, a dit (sens du verset) : "La conversation secrète n'est que [l’œuvre] du Diable pour attrister ceux qui ont cru." (Coran 58/10) La tristesse est l'une des maladies du cœur qui empêche ce dernier d'avancer, de poursuivre son chemin et de progresser. Un certain mystique a dit : "L’élite des croyants n’a que faire de la tristesse".
Quant à la parole : « La connaissance d'Allah est une lumière qui dissipe toutes les ténèbres et un bonheur qui fait disparaître toute mélancolie. », elle est extrêmement belle. En effet, celui qui connaît Allah L'aime forcément et celui qui L'aime voit les nuages obscurs s'éloigner de lui et les soucis, la mélancolie et la tristesse disparaître de son cœur qui s'emplit alors de bonheur et de joie accueillant ainsi des vagues de bonnes nouvelles de tous les côtés. Nulle tristesse auprès d'Allah. C'est pourquoi Allah, exalté soit-Il, nous raconte que le Prophète () a dit à son Compagnon Abû Bakr (sens du verset) : "Ne t'afflige pas, car Allah est avec nous." (Coran 9/40) Il dévoile qu'il n'existe pas de tristesse auprès d'Allah et que celui qui est en compagnie d'Allah n'a que faire de la tristesse. Mais la grande tristesse, la tristesse prolongée, est pour celui qui passe à côté de la connaissance d’Allah. De quoi peut bien s'attrister celui qui a trouvé Allah et de quoi peut bien se réjouir celui qui passe à côté d'Allah ? Allah, exalté soit-Il, a dit (sens du verset) : "Dis : '[Ceci provient] de la grâce d'Allah et de Sa miséricorde ; Voilà de quoi ils devraient se réjouir.'" (Coran 10/58) Se réjouir de Sa grâce et de Sa miséricorde découle du fait de se réjouir de Lui, exalté soit-Il. En effet le croyant se réjouit de son Seigneur plus que ne peut se réjouir autrui de toute autre chose : un bien-aimé, la vie, la santé, l’argent, un bienfait ou un bien matériel. La réjouissance qu’éprouve le croyant vis-à-vis de son Seigneur est plus grande que tout cela et le cœur ne vit réellement que lorsque qu'il goûte à cette réjouissance et cette joie qui font apparaître le bonheur dans son cœur et la lumière sur son visage. Il devient alors comme les gens du Paradis à qui Allah fera rencontrer la splendeur et la joie. »

Et Allah sait mieux.

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