- « Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air tracassé ; pourquoi ? Il s’est passé quelque chose ? » Lui ai-je demandé.
- « En fait, je me fais vraiment du souci pour mon fils Ahmad », m’a-t-il répondu.
- « Et pourquoi ? »
- « Il ment ! Mon fils ment ! J’ai fait tout ce que je pouvais pour le conseiller et le mettre en garde contre les mensonges, mais à chaque fois, il me prouve que j’ai échoué ! »
- « Doucement, ne t’en fais pas. Ne pense pas que tu aies échoué. Raconte-moi calmement ce qui s’est passé », lui ai-je dit avec compassion.
- « En fait, je m’enquiert souvent auprès de lui de certaines choses et il me semble tout d’abord qu’il me répond en me disant la vérité, puis je découvre avec surprise et après m’être renseigné auprès de mon épouse, qu’il m’a menti ! »
- « Peux-tu m’en dire plus ? »
- « Par exemple, quand je lui demande s’il a accompli la prière d’Al Asr, s’il a fait ses ablutions ou s’il a fait ses devoirs, il me répond toujours affirmativement, et puis j’apprends de mon épouse qu’il m’a menti ! J’en ai assez de ce défaut chez mon fils. J’ai eu recours à tous les moyens, les coups, l’affrontement, les hurlements, la privation de l’argent de poche, mais toujours en vain ».
- « Ecoute, mon ami, lui ai-je dit avec beaucoup d’intérêt, le fait de mentir n’est ni un trait de caractère ancré dans ton enfant, ni une mauvaise habitude dont il fait preuve de manière continue. Non, pas du tout. Donc, ne t’inquiète pas ».
- « Et pourquoi ment-il alors ? », m’a-t-il demandé avec grand étonnement.
- « Il est évident qu’il ment parce qu’il a peur de toi quand tu lui poses ces questions : 'As-tu accompli la prière ? As-tu terminé tes devoirs ? As-tu fait tes ablutions ? As-tu pris ce qui se trouvait dans le tiroir ? As-tu frappé ton petit frère ? Tu lui poses ces questions d’une manière effrayante ou d’un ton menaçant. Cher frère, c’est comme si tu creusais un trou sous ses pieds, et puis que tu lui demandais après cela de ne pas y tomber ? ».
- « Tu as raison, m’a-t-il répondu, car il ne ment pas dans les autres situations. Il ne ment que si je lui pose la question avec emportement. Mais, comment puis-je lui apprendre à renoncer à ce trait de caractère, et comment abandonner cette méthode ? ».
- « Tu peux lui faire comprendre ce que tu veux de manière indirecte. Par exemple, si tu sais qu’il n’a pas accompli la prière et que tu es assis avec ton épouse, tu peux adresser la parole à celle-ci et lui dire : 'J’ai oublié de faire la prière surérogatoire d’Al Icha, puis tu te lèves et vous accomplissez, toi et ton épouse, la prière à haute voix devant votre fils. Tu le verras alors spontanément se joindre à vous, et sans avoir besoin de lui adresser directement la parole. Si tu sais qu’il n’a pas fait les ablutions, dis à ton épouse devant lui et sans lui adresser directement la parole : 'J’ai lu un hadith qui dit que celui qui fait ses ablutions, puis accomplit deux unités de prière, ses péchés seront pardonnés', puis lève-toi et invite-le à se lever avec toi. Tu peux également lui dire avec gentillesse et sans l’accuser de carence : 'Mon fils, il me semble que tu as oublié d’accomplir la prière. Va la faire, car j’aime entendre ta belle voix quand tu pries'. Tu peux appliquer cette méthode dans tous les cas, outre la prière et les ablutions. Ne l’aborde pas de manière agressive par une question effrayante, car ainsi, tu le pousses à mentir, alors que lui ne veut pas mentir, car sa nature innée l’enjoint de ne pas faire cela ».
- « Mais, je crains qu’il ne se soit habitué à mentir, suite à ma méthode brutale avec lui », m’a-t-il dit avec anxiété.
- « Non, mon ami, dès que tu adopteras cette méthode douce avec lui, il renoncera tout de suite à ce comportement, in Chaa Allah… »