Le jugement d’une forte présomption lors d’un achat. C'est-à-dire, dans le cas où j’ai une forte présomption d’obtenir ce que je souhaite, qu’il s’agisse d’un achat sur le Net ou dans un magasin. Par exemple, si j’achète des chaussures et qu’il n’est pas indiqué qu’elle se vende par pairs et qu’on sait bien qu’elles sont toujours vendues ensemble. Ou si je veux acheter un appareil et que j’ai la forte présomption qu’il dispose de la fonction que je veux, m’est-il permis de l’acheter sans que cela ne soit considéré comme un achat comportant un élément inconnu même si après l’achat on se rend compte que le bien ne comportait pas la particularité souhaitée ?
De même, qu’en est-il de l’achat de produits à la quantité sans connaitre leur volume, leur taille, leur poids, comme des tasses de café, des ustensiles, des produits de beauté, des vêtements ou autres. Il m’arrive de voir la photo de la marchandise sur le net sans connaitre la taille exacte ou d’acheter un café d’un distributeur sans connaitre la taille du gobelet ou la quantité de café. M’est-il permis de procéder à l’achat de ces produits dans ces cas où j’ai une forte présomption qu’il n’y a pas de mal à acquérir cette marchandise ou que le caractère inconnu ou aléatoire de la vente est vraiment minime ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Avoir une forte présomption sur l’état d’un bien qu’on souhaite acheter a le même statut qu’en avoir une connaissance précise. Ceci est valable pour la plupart des règles de la religion.
Dans son livre Al-I’tisâm, Al-Shâtibî a dit : « Juger en fonction d’une forte présomption est un principe de base des jugements religieux. » Fin de citation.
Dans le livre Al-Qawâ’id de Al-Maqarrî, il est dit : « Règle : ce qui est connu de l’école de Malik, c’est que pour émettre un jugement, une forte présomption équivaut à ce qui est avéré. » Fin de citation.
Ibn Nujaym Al-Hanafî a dit dans Al-Ashbâh Wa Al-Nadhâ’ir : « Pour les savants de notre école, une forte présomption est ralliée au même statut que la certitude. Les jugements sont émis en fonction de cette règle. Ceux qui se penchent sur les différents chapitres de leurs ouvrages le savent bien. » Fin de citation.
Une règle juridique reconnue de tous est la suivante : « Il est permis d’agir en fonction de l’avis le plus probant. »
Dans son livre Mawsû’a Al-Qawâ’îd Al-Fiqhiyya, Mohammed Sidqî a dit : « Ce qu’on entend par l’expression ‘’ l’avis le plus probant ‘’ c’est avoir une forte présomption et de pencher pour l’avis le plus évident. La règle signifie donc : dans les cas où on n’a pas la certitude, avoir une forte présomption est suffisant pour juger d’un fait puisqu’il est quasiment impossible d’avoir une certitude pour la plupart des jugements. »
Et Allah sait mieux.