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Son père a parjuré sans qu’il ne le sache. Quel est le statut et que doit-il faire ?

Question

L’année dernière, je voulais acheter quelque chose et j’en ai parlé à mon fils, mais il a refusé que je l’achète… j’ai insisté, mais il a juré que je ne dois pas l’acheter. Je l’ai quand même acheté sans qu’il ne le sache et je ne peux pas le lui dire pour éviter toute animosité. Que dois-je faire ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La religion incite à respecter ses serments. D’après Abu ‘Al-Barâ’ ibn ‘Âzib (qu’Allah soit satisfait de lui) : le Messager d’Allah () a ordonné sept choses aux musulmans : se rendre au chevet du malade, accompagner la dépouille jusqu’au cimetière, dire : « Qu’Allah te fasse miséricorde » à celui qui éternue, défendre le faible, assister l’opprimé, saluer les autres et les délier de leurs serments. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
L’auteur de la question s’est peut-être trompé en disant son fils au lieu de dire son père (en arabe les deux termes s’écrivent de la même façon à une lettre près). Ou alors il voulait vraiment parler de son fils. Et il est bien connu que le père n’est pas obligé d’obéir à son fils, en principe. Et s’il a juré alors il est recommandé de respecter le serment. Mais si celui qui a juré est le père, alors sachez que le droit du père, le souci de gagner sa satisfaction, lui obéir dans tout ce qui est convenable, tout ceci est requis en religion. Il est obligatoire d’obéir au père dans tout ce qui représente un intérêt et ne nuit pas au fils, surtout si le père a juré. Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya a dit : « Il est obligatoire à chacun d’obéir à son père tant que cela n’implique pas de désobéir à Allah. Même si ce père est un homme désobéissant à Allah. C’est ce qui semble évident de l’avis de Ahmad. Ceci est valable pour ce qui représente un intérêt pour le père et le fils et ne leur nuit en rien. Mais si cela lui est difficile sans que cela ne lui nuise, alors cela lui est obligatoire. Si ce n’est pas le cas, cela ne l’est pas. » Fin de citation.
Et si vous avez acheté ce qui est l’objet du serment de votre père, alors vous l’avez fait parjurer et il lui incombe une expiation. Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Si le fidèle dit : ‘’ Par Allah, untel va faire telle chose…ou il ne la fera pas.’’ Ou s’il jure à quelqu’un présent en lui disant : ‘’ Je jure que tu vas faire ceci’’ et que la personne ne le fait pas et donc le fait parjurer, alors l’expiation incombe à celui qui a juré. C’est ce qu’a soutenu Ibn Omar, et aussi les savants de Médine, ‘Atâ’, Qatâda, Al-Awzâ’î, les savants de l’Irak, Shâfi’i. Ceci parce que celui qui a juré est celui qui a parjuré. C’est donc à lui d’expier la faute. » Fin de citation.
Et puisque votre père ne sait pas qu’il a parjuré, vous devez le lui dire pour qu’il expie sa faute. Et il n’est pas permis d’expier sa faute à sa place, mais il faut absolument qu’il vous donne l’autorisation pour ce faire.
Dans son ouvrage Kashshâf Al-Qinâ’, Al-Bahûtî a dit : « Si un fidèle musulman de condition libre en âge d’assumer les préceptes religieux paie la Zakât d’un autre fidèle, ou son expiation, de son propre argent, avec l’autorisation de celui pour qui il le fait, alors cela est valide, comme s’il était délégué pour ce faire. Et il peut revenir sur sa décision, mais pas s’il avait l’intention de donner une aumône à tire volontaire. En revanche, si le fidèle paie la Zakât d’un de ses coreligionnaires sans son autorisation, alors cela n’est pas valide parce qu’il n’a pas émis l’intention de le faire alors que c’est obligatoire. Il en est de même s’il paie sa Zakât avec son argent (l’argent du concerné) sans son autorisation, puisqu’il n’a pas autorité pour le faire ni n’a été délégué. » Fin de citation.
Dans la Mawsû’a Al-Fiqhiyya Al-Kuwaytiyya, il est dit : « Les dettes matérielles pures comme la Zakât, les aumônes, les expiations, il est permis de déléguer un tiers pour les régler. Que celui à qui elles incombent soit en mesure de les assumer ou non. Ceci parce que ce qui est obligatoire est de donner l’argent et ceci peut se faire par un tiers. Et que cet argent soit donné au non d’un fidèle encore en vie ou non. Ceci dit, il est nécessaire d’obtenir l’autorisation du fidèle encore en vie, et c’est là une question objet d’un consensus. La raison à cela est que cela nécessite l’intention du fidèle, puisqu’il s’agit d’un acte de culte, l’intention est donc requise et l’acte ne peut être fait sans son autorisation. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.

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