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La maîtrise des instincts et des désirs ou la joie du contrôle de soi

La maîtrise des instincts et des désirs ou la joie du contrôle de soi

Le contrôle de soi est la capacité à agir de la meilleure manière pour ainsi servir ses buts et intentions. Il est nécessaire de développer cette capacité à se maîtriser pour atteindre un niveau optimal de santé, de bonheur et rencontrer le succès dans ses démarches. Le manque de maîtrise de soi mène à l’indulgence de ses pulsions, habitudes ou comportements qui ne respectent pas le principe de cause à effet. Prendre conscience qu’une action a des conséquences, positives ou négatives et que nous faisons des choix à chaque instant de notre vie, est le premier pas menant au désir d’acquérir un contrôle sur soi-même. La maîtrise de soi, ou le manque de maîtrise de soi, affecte tous les aspects de notre vie, que ce soit notre santé physique ou mentale, nos relations et particulièrement nos relations au sein du couple et en tant que parents, notre carrière et vie professionnelle, notre pratique de l’Islam, nos études, etc. Maîtriser ses pulsions et envies est une qualité qui peut se travailler et s’acquérir à n’importe quel âge, elle peut être améliorée chaque fois que l’on désire la développer. Jim Rohn, un chef d’entreprise, auteur, et grand orateur a dit : « Nous devons tous souffrir de l’une de ces deux choses : la douleur de la discipline ou la douleur du regret et de la déception. » Quoi qu’il en soit nous devons garder en tête que l’autodiscipline est une douleur jusqu’à se que nous ayons fait d’elle et un mode de vie, elle devient alors source de plaisir.

Le pilier de la maîtrise de soi est ce que l’on appelle en arabe le sabr, généralement traduit par la patience et la persévérance. Il existe des étapes à atteindre dans le chemin menant à l’optimisation de sa santé, de sa joie et du succès dans cette vie et dans la suivante.

Le mot sabr a différentes racines dans la langue arabe. L’une d’entre elles peut se traduire par le verbe «se retenir » ou « restreindre ». Une autre de ses racines signifie : collecter, assembler, unifier. Une autre encore signifie : stopper, cesser ou réduire.

- Le sabr c’est supporter les problèmes et l’adversité sans ni se plaindre, ni être amer, ni perdre ses espoirs.
- Le sabr c’est pouvoir se restreindre face aux innombrables et malsaines tentations et influences.
- Le sabr c’est le désir de prendre le temps nécessaire, ne pas se hâter et être négligent.
- Le sabr c’est la volonté inébranlable de se diriger vers le bien pour atteindre de louables objectifs.

-Le sabr c’est la patience nécessaire pour s’écarter de tous les actes de désobéissance à Allah, le Tout-Puissant, de tous les actes nuisibles pour soi-même et les autres. C’est aussi l’attitude consistant à persévérer dans les actes d’obéissance à Allah en allant de l’avant vers tout ce qui nous est bénéfique.
Si nous jetons un regard sur les quatre composantes du sabr, nous pouvons voir deux dimensions de ce profond trait de caractère :
-Le sabr c’est la patience permettant de se restreindre, de s’écarter de ce qui est nuisible et c’est la persévérance dans ce qui est bénéfique.

-Le sabr est la capacité de répondre de manière consciente aux défis de la vie en y répondant de manière saine, équilibrée et non pas de manière impulsive ou anxieuse. La pratique de sabr nous permet de répondre avec sérénité et calme.
L’Imam Abû Tâlib al-Makkî, dans son livre, Qût al-Qulûb, a écrit que la plupart des gens font des péchés pour deux raisons :
• Le manque de sabr par rapport à ce qu’ils poursuivent ou désirent
• Le manque de sabr par rapport à ce qu’ils détestent (comme la douleur, la pauvreté, la maladie, etc.)
En fait, le sabr est la clé de cette force profonde qui nous permet de répondre en ayant conscience, c’est-à-dire en formulant des intentions et des buts aux défis de la vie. L’un de nos plus grands savants l’Imam Ibn al-Qayyim, a dit : « Lorsqu’un homme (ou une femme) contrôle son tempérament et ses désirs et se dirige vers ce à quoi la religion l’incite, il trouve le véritable royaume, il a atteint la vraie liberté. D’un autre côté, un roi qui donne libre cours à tous ses désirs et accès de tempérament finit par être leur esclave. Seul le fou se laisse dominer par ces deux éléments. »

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