Pour que le Hadjj soit accompli correctement et avec piété, le pèlerin ne doit jamais rechercher une fausse piété, une bonne réputation, l'ostentation, la vantardise ou l'orgueil qui pourraient entacher son pèlerinage. Il ne doit viser que l’agrément d’Allah, Exalté soit-Il. Il doit faire preuve d’humilité, de servitude et de dévotion devant son Seigneur, Exalté soit-Il.
Les prédécesseurs, qu’Allah leur fasse miséricorde, se gardaient de souiller leur pèlerinage de la moindre fausse dévotion ou la moindre passion, conscients qu’Allah, Exalté soit-Il, n’accepte que les actions qui ne visent que Son agrément, se conformant ainsi à la Sunnah. Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a rapporté qu’Allah, Exalté soit-Il, dit : « Celui qui accomplira un acte dans lequel il m’aura donné des associés, je l’abandonnerai à son polythéisme » (Mouslim). Voilà pourquoi quand un homme dit un jour à Ibn ‘Omar, qu’Allah soit satisfait de lui et de son père : « Qu'ils sont nombreux les pèlerins ! », il lui répondit : « Qu'ils sont peu nombreux ! ».
Le juge Chorayh témoigna : « Les voyageurs fourmillent mais les véritables pèlerins sont peu nombreux. Beaucoup sont ceux qui font le bien, mais peu sont ceux qui ne visent par ceci que l’agrément d’Allah, Exalté soit-Il ».
Un jour, alors qu’il était en route vers la Mecque, ‘Omar Ibn Al-Khattaab, qu’Allah soit satisfait de lui, dit : « Vous êtes venus ébouriffés, couverts de poussière, vous vous êtes adonnés à la récitation du Coran et vous avez accompli le sacrifice, ne convoitant aucun des biens d’ici-bas. Nous ne connaissons aucun autre voyage meilleur que celui-ci (c'est-à-dire le Hadjj) ».
Chers frères, gloire à Celui Qui a fait de la Maison un lieu de visite et un refuge pour les gens auquel ils se rendent sans pour autant en être rassasiés.
En fait, Allah, Exalté soit-Il, S’est attribué la possession de la Maison sacrée et a dit à Son ami privilégié Ibraahiim (Abraham), ‘ (sens du verset) : « Et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour » (Coran 22/26). Voilà pourquoi les cœurs aimants se sont attachés à la Maison sacrée de leur Bien-Aimé, Exalté soit-Il ; à chaque fois que celle-ci est évoquée devant eux, ils sont pris par le désir ardent de lui rendre visite, et à chaque fois qu’ils s’en rappellent, ils poussent des gémissements.
Quand l’un des pieux prédécesseurs vit la caravane des pèlerins qui se dirigeaient vers la Mecque, il fondit en larmes et s’écria : « Dans quel faiblesse je me trouve », puis exhala un soupir et dit : « Si ceci est le regret de celui qui est loin de la Maison sacrée, quel peut être le regret de celui qui est loin du Seigneur de la Maison sacrée ? ».
Celui qui voit arriver les visiteurs à la Maison sacrée, alors qu’il en est loin, est en droit de s'inquiéter et celui qui voit partir les convois de pèlerins, alors qu’il garde sa place est en droit de s'affliger.