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Le Hadj de la personne endettée

Le Hadj de la personne endettée

Les lois de cette législation bénie se distinguent par leur facilité et l'écartement de toute gêne comme le dit Allah, Exalté soit-Il (sens du verset) : « […] et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion […] » (Coran 22/78), et le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, a dit :

« Cette religion est de pratique facile. Jamais quelqu’un ne cherchera à rivaliser de force avec la religion sans que celle-ci ne l’emporte sur lui. » (Boukhari)
Parmi les questions que les savants ont examinées au sujet du Hadj, il y a celle de la personne endettée. La personne endettée est toute personne qui doit de l'argent à autrui. Les savants ont certes mentionné plusieurs règles liées à cette question dont nous allons citer les plus importantes.
Nous rappelons pour commencer que le Hadj est obligatoire pour chaque Musulman qui en a la capacité et cette capacité comprend la capacité financière et la capacité physique. Le Hadj n'est pas obligatoire pour la personne endettée, celui qui doit une somme d’argent à autrui, car il est tel celui qui ne possède pas d'argent et donc dans la position de celui qui n'en a pas la capacité, car l'obligation pour lui de rembourser sa dette envers un serviteur passe avant l'accomplissement de son obligation envers Allah, Exalté soit-Il.
Après l'éclaircissement précédent, nous dirons : il est prescrit à celui qui a l'intention d'accomplir le Hadj de rembourser d'abord ce qu'il doit comme dette à autrui, que ces obligations soient relatives aux droits d'Allah, Exalté soit-Il, tels les vœux et les expiations, ou qu'elles soient relatives aux droits des êtres humains tels les dettes.
L'une des questions mentionnées par les savants à cet égard est que si le créancier autorise le débiteur à accomplir le Hadj avant qu'il ne perçoive son dû de celui-ci, cette autorisation ne signifie rien et le Hadj reste pour autant non obligatoire pour la personne endettée, car la première chose qui est demandée au débiteur est de s'acquitter de sa dette et si cet acquittement ne se produit pas, sa responsabilité n’est pas encore dégagée concernant ses devoirs à l’égard d'autrui. Cette règle est valable si la dette est payable sur-le-champ, c'est-à-dire si son remboursement n’est pas différé.
Cependant, si le remboursement de cette dette est reporté comme dans le cas où l’on a prêté une somme d'argent à un homme qui doit la rendre au bout de deux ans, et qu'après une courte période, il est en mesure de la rembourser et a l'intention de le faire, dans cette situation, l'accomplissement du Hadj ne lui sera obligatoire qu’après avoir remboursé sa dette.
Et enfin, si la personne endettée n'a pas l'intention de rembourser la dette qu'elle a contractée et qu'elle sait qu'elle va dépenser son argent dans d'autres choses, dans ce cas, l'accomplissement du Hadj lui est obligatoire et elle n'est pas considérée comme celui qui n'en a pas les moyens, attendu qu'elle possède l'argent nécessaire, même si son premier devoir serait de rembourser son créancier.
Cela concerne le débiteur qui des obligations envers autrui, quant à celui qui n'est pas endetté et qui veut accomplir le Hadj, parmi les conditions de sa capacité, figure celle de posséder l'argent nécessaire aux dépenses des personnes qui dépendent de lui, à partir du moment de son départ et jusqu'à son retour, y compris les dépenses lui étant propres pendant son voyage.
S'il ne possède pas cet argent, le Hadj ne lui est alors pas obligatoire, car il n'en a pas la capacité et il a été authentiquement rapporté que le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, a dit : « Il suffit à l'homme pour être pécheur de laisser les personnes à sa charge en proie au besoin. » (Ahmad, Abou Daawoud, Al-Haakim : Sahih)
L'obligation pour celui qui a le devoir de pourvoir aux besoins d'autrui est qu'il s'assure de pouvoir procurer à ces personnes tout ce dont elles ont besoin durant la période de son Hadj, sans exagération ni avarice. Il n'est pas nécessaire à celui qui veut accomplir le Hadj de vendre les biens de première nécessité qu’il possède tels sa propriété, son moyen de transport, ses vêtements ou les outils du métier qu'il exerce, car ces choses font parties des choses fondamentales dont l’être humain ne peut se passer, et il n'a pas à les vendre pour accomplir le Hadj. Y sont inclus les livres de science islamique ou autres, dont l'étudiant a besoin et qu’il ne lui est pas nécessaire de vendre pour accomplir son Hadj.
La conclusion de tout ce qui précède est que le Hadj n'est obligatoire que pour celui qui en a les moyens financiers et qui a les moyens de pourvoir aux besoins de ceux dont il assume la responsabilité financière tels l'épouse, les enfants et les parents. Quant à celui qui est endetté, le Hadj ne lui est pas obligatoire jusqu'à ce qu'il rembourse sa dette, et il y a en cela une preuve de la miséricorde de cette Charia, de sa souplesse et du fait qu'elle ne charge pas les serviteurs de ce qui implique un embarras et une difficulté qui excède leur capacité ordinaire, mais qu’elle se situe dans le juste milieu quant à ses prescriptions, et qu’elle est réaliste dans ses dispositions, valable en tous temps et lieux et mérite donc de s’adresser à toute l'humanité et d'être la législation éternelle et dernière.

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