Il y a dans notre village une mosquée en cours de rénovation et qui est aussi utilisée comme le siège du conseil suprême pour les musulmans. Celle-ci se compose de deux étages, ce qui signifie que l’imam préside la prière pour les orants au rez-de-chaussée. Lorsque le rez-de-chaussée est rempli, le reste des orants se répartissent entre les deux étages, ce qui signifie qu’il y a des cloisons qui séparent l’imam des orants dans les deux étages supérieurs. Par conséquent, il n’est pas possible aux orants de le voir mais ils l’entendent cependant grâce aux haut-parleurs. A chaque rang, il y a des lignes sur le sol permettant d’aligner les rangs et celles-ci sont en parfaite adéquation avec les lignes sur le sol du rez-de-chaussée d’où l’imam préside la prière.Ma question est la suivante : est-ce que la prière de ceux qui se trouvent au premier et au deuxième étage est valide car Ibn Taymiyya mentionne que la prière de celui qui ne voit pas l’imam ou qui voit seulement ceux qui sont derrière lui est invalide et il a excepté la prière de ceux qui prient à l’extérieur du fait que la mosquée est pleine.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Il n’y a pas d’inconvénient à prier dans une mosquée composée de deux ou plusieurs étages si les orants peuvent suivre l’imam en le voyant ou en entendant le Takbîr.

Al-Buhûtî a dit : « Il est permis à l’orant de suivre l’imam à la mosquée même s’il ne le voit pas ou ne voit pas les orants qui sont derrière lui, dès lors qu’il entend le Takbîr. » Cet avis affirmant la validité de la prière dans ce cas est celui d’al-Châfi’î ainsi que d’Ahmad dans un des deux avis rapportés de lui.

Al-Nawawî a dit : « Il y a trois cas en ce qui concerne le lieu où l’imam et les orants prient. L’un est celui où ils sont dans la mosquée. Il est permis dans ce cas aux orants de suivre l’imam, même s’ils sont éloignés les uns des autres en raison de la grandeur de la mosquée, que la construction soit constituée d’une seule partie ou de plusieurs, comme la cour intérieure de la mosquée, un sous-sol et un point d’eau, avec sa surface, sa cour et le minaret qui en fait partie. La prière est valide dans tous les cas mentionnés et similaires à ceux-ci dès lors qu’on sait la prière que l’imam est en train d’accomplir et qu’on ne le devance pas. Elle est aussi valide, que les orants soient au dessus ou en dessous de l’imam et il n’y a aucune divergence concernant cela. »

Ibn Qudâma a dit : « Il est permis à l’orant de suivre l’imam sans le voir comme l’aveugle car la vision de l’imam est voulue pour savoir à quel stade de la prière on se trouve. Cependant, on peut savoir cela en entendant le Takbîr qui joue le rôle de la vision. »

L’avis autorisant de suivre l’imam sans le voir lui ou ceux qui se trouvent derrière lui si l’on est à l’intérieur de la mosquée est également l’avis d’Ibn Taymiyya à l’inverse de ce que vous avez mentionné.

Ibn Taymiyya fut interrogé sur la validité de la prière d’un homme qui prie derrière un imam alors qu’il y a une séparation entre eux et qu’il ne le voit pas ni ne voit les orants qui le voient. Il répondit en disant : « La Louange est à Allah. Oui, pour la majorité des oulémas, sa prière est valide et cela a été clairement mentionné par Ahmad. En effet, il a énoncé que le minbar qui empêche le prieur qui suit l’imam de le voir, n’empêche pas d’accomplir la prière en commun avec lui. En ce qui concerne les rangs, la sunna consiste à compléter le premier rang puis celui qui le suit et à serrer les rangs. Quiconque prie au fond de la mosquée alors qu’il y a de la place dans les rangs qui suivent l’imam, sa prière est détestable. Et Allah sait mieux. »

En revanche, si l’orant se trouve à l’extérieur de la mosquée, les rangs doivent obligatoirement être liés de façon à ce qu’il voie l’imam ou les orants.