Il est rapporté de source sûre dans un hadith que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit : « Quand Allah veut du bien à quelqu’un, il augmente sa science et sa compréhension de la religion. » Rapporté par Boukhari et Mouslim. Comprendre les règles de la religion fait partie des plus grandes obligations. C’est ce qui est requis du fidèle avec le plus d’insistance, surtout pour celles qui sont en lien avec les actes de culte obligatoires comme la prière, la Zakât et les autres piliers de l’islam. 

Le jeûne est une des obligations de notre pure religion. Allah l’a légiféré comme Il l’a légiféré aux nations qui nous ont précédés. Il dit dans ce verset : 

« Vous qui croyez ! Le jeûne vous est prescrit - de même qu’il fut prescrit aux nations qui vous ont précédés - afin de vous préserver du péché. » (Coran 2/183). 

Avant de parler des règles du jeûne, il est nécessaire d’introduire notre propos et définir le jeûne, son caractère obligatoire, les étapes de sa légifération et ses degrés. 

La définition du jeûne : 

Dans la langue arabe, le jeûne signifie s’abstenir, de façon générale. On dit d’un homme qu’il fait le jeûne de paroles s’il s’abstient de parler et n’adresse la parole à personne. C’est ainsi que dans le verset relatant la vie de Marie, il est dit : « Et si tu dois rencontrer quelqu’un, dis-lui que tu as fait vœu au Tout Miséricordieux de jeûner (t’abstenir de parler) et que tu n’adresseras donc aujourd’hui la parole à personne. » (Coran 19/26).  

Selon la terminologie religieuse, jeûner signifie : s’abstenir de manger, boire et de tous les annulatifs du jeûne du lever du jour au coucher du soleil avec une intention spécifique. 

Le caractère obligatoire du jeûne :  

Le caractère obligatoire du jeûne est attesté par le Coran, la sunna et le consensus des oulémas de la communauté. Pour ce qui est du Coran, il s’agit de ce verset : 

« Vous qui croyez ! Le jeûne vous est prescrit. » (Coran 2/183). 

Dans la sunna, il s’agit de ce hadith : « L’islam repose sur cinq piliers… » et il dit ensuite : « Le jeûne du mois de Ramadan. » Rapporté par Boukhari et Mouslim. Aussi, le caractère obligatoire du jeûne du Ramadan est l’objet du consensus de la communauté. 

En conséquence, les oulémas ont établi que le jeûne du Ramadan est une obligation pour tout musulman de raison saine, pubère, en bonne santé, résident (et non en voyage) et exempt de tout empêchement. 

Les étapes de la légifération du jeûne : 

L’obligation du Ramadan est passée par quatre étapes : 

La première étape : le jeûne du jour de ‘Achûra, le dixième jour du mois de Muharram, fut d’abord une obligation. Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a ordonné de le jeûner avant que ne soit imposé le jeûne du mois de Ramadan. Dans les recueils de Boukhari et Mouslim, il est dit qu’il a jeûné le jour de ‘Achûra et a ordonné de le jeûner. Et lorsque le jeûne du mois de Ramadan fut imposé, il délaissa le caractère obligatoire du jeûne de ‘Achûra et il n’était plus que recommandé de le jeûner. 

La deuxième étape consistait à choisir entre jeûner le mois de Ramadan ou nourrir un nécessiteux en compensation.  Allah, exalté soit-Il, dit : 

« Quant à ceux qui, pouvant le supporter, préfèrent s’en dispenser, ils devront en compensation nourrir un nécessiteux. » (Coran 2/184). 

La troisième étape : le jeûne était obligatoire au fidèle résident (c'est-à-dire qui n’est pas en voyage) en bonne santé, capable de le faire et sommé d’assumer les préceptes religieux. Au coucher du soleil, le fidèle devait manger et boire tant qu’il ne dormait pas. Mais s’il s’endormait, il lui était interdit de boire, manger et d’approcher sa femme jusqu’à la nuit suivante. Et puisque le jeûne sous cette forme présentait une gêne comme cela n’échappe à personne, cela fut allégé aux musulmans. Cette étape et son contexte sont bien décrits dans ce hadith rapporté par Boukhari dans lequel Al-Barâ’ rapporte :  

« Lorsque l'un des compagnons de Mohammed (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) jeûnait et que, au moment de la rupture du jeûne, il dormait, il ne pouvait plus manger au cours de cette nuit-là et la journée suivante, jusqu'au Maghrib. Ainsi, Qays ibn Sirmah Al-Ansâri jeûna un jour. Au moment de la rupture du jeûne, il se rendit auprès de son épouse, et lui dit : « As-tu à manger ? » « Non, répondit-elle, mais je vais aller en chercher pour toi. » Or, au cours de la journée, Qays travaillait dur. Il fut donc gagné par le sommeil. [À son retour], sa femme s'exclama : « Quel dommage pour toi ! » Au milieu du jour suivant, Qays perdit connaissance [compte tenu de la faim qui le tiraillait]. Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) en fut informé, et ce verset fut révélé : « Mangez et buvez jusqu’au moment où se distingueront clairement les premières lueurs de l’aube dans l’obscurité de la nuit, puis jeûnez jusqu’à la tombée du jour. » (Coran 2/187). » 

La légifération du jeûne s’est stabilisée au cours de la quatrième étape : le jeûne est devenu obligatoire durant ce noble mois pour tout fidèle à même d’assumer les préceptes religieux, capable de jeûner. Allah, exalté soit-Il, dit : « Quiconque parmi vous est présent en ce mois [autrement dit : n’est pas en voyage.] devra donc le jeûner. » (Coran 2/185). 

Enfin, le jeûne n’est pas tout le temps du même degré et du même rang. Certains jeûnes sont obligatoires, d’autres interdits, d’autres recommandés ou réprimandables. Exemple du jeûne obligatoire : le jeûne du mois de Ramadan, le jeûne qui résulte d’un vœu. Exemple de jeûne interdit : le jeûne des deux jours du Aïd. Exemple de jeûne recommandé : le jeûne des six jours du mois de Chawwâl, le jeûne du neuvième et dixième jour du mois de Muharram, le jeûne des trois jours blancs de chaque mois (le 13, 14 et 15). Et aussi, jeûner un jour sur deux. Exemple de jeûne réprimandable : jeûner le vendredi sans le faire précéder ou suivre d’un autre jour de jeûne. La sunna prophétique a exposé clairement toutes ces règles dans le moindre détail.