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Expiation et rattrapage du jeûne

Question

Si quelqu'un est malade pendant le mois de Ramadan et qu'après le mois de Ramadan, sa maladie continue jusqu'à le mois de Ramadan suivant, comment fait-il le sacrifice ? Peut-il donner le sacrifice à une personne ou le nombre de jours qu'il n'a pas pu jeûner correspond au nombre des personnes ? Merci j’attends impatiemment la réponse.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

La personne redevable d’une expiation après avoir tardé à rattraper ses jours de jeûne manqués jusqu'à l'entrée du mois de Ramadan suivant est celle qui n'avait pas d'excuse pour retarder le rattrapage de ses jours de jeûne manqués. Par contre, celui qui n’a pas jeûné tout le mois de Ramadan et n'a pas réussi à rattraper ses jours de jeûne manqués en raison d'une maladie – ou pour toute autre raison – avant le début du mois de Ramadan suivant, celui-là n'a pas d'expiation à faire pour son retard, car il avait une excuse. Il doit simplement rattraper ses jours de jeûne manqués dès qu'il en est capable, si sa maladie n'était pas incurable. Par contre, si sa maladie est incurable et qu'il est incapable de jeûner, il est alors redevable d’une expiation en compensation de son jeûne en nourrissant un nécessiteux pour chaque jour de jeûne manqué. Toutefois, on ne peut se dispenser de jeuner et opter pour nourrir un nécessiteux qu'à deux conditions :

– La première est que la maladie soit incurable.
– La deuxième est que cette maladie rende le jeûne insupportable.

Si ces deux conditions sont remplies, il est alors permis de nourrir un nécessiteux en compensation de chaque jour de jeûne manqué. L'Encyclopédie jurisprudentielle mentionne : « Les écoles hanéfite, chaféite et hanbalite s'accordent sur le fait qu'il faut compenser son jeûne par le fait de nourrir un nécessiteux lorsque l'on a perdu espoir de pouvoir rattraper son jeûne manqué en raison d'un âge avancé empêchant de jeûner ou en raison d'une maladie incurable, car Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : "[…] Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu'avec grande difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre." (Coran 2/184) Cela désigne ici ceux pour qui il est difficile de jeûner. »

La référence pour déterminer si la maladie est une maladie incurable ou pas est un médecin de confiance. Les oulémas ont divergé quant au fait de se référer à la parole d’un médecin mécréant. L'avis pour lequel le cheikh Ibn 'Uthaymîn, qu'Allah lui fasse miséricorde, a opté est que l'avis d’un médecin mécréant est accepté s'il est connu pour être honnête et digne de confiance. Il a dit à ce sujet : « Certains oulémas émettent comme unique condition que le médecin soit de confiance sans qu’il ne soit obligatoirement musulman. Si ce médecin est de confiance, sa parole est prise en compte même s'il n'est pas musulman. Ils s'appuient pour cela sur le fait que le Prophète () a suivi les directives d’un mécréant après lui avoir confié une mission car il avait confiance en lui. En effet, le Prophète () a employé les services d’un guide polythéiste durant son émigration... Il en est de même si un médecin de confiance déclare que le jeûne vous est nuisible ou retarde votre guérison. Dans ce cas, vous avez le droit de ne pas jeûner en vous basant sur sa parole. Tel est l'avis prépondérant en raison de la solidité des preuves qui l'appuient et de ses justifications. »

La quantité obligatoire de nourriture est d'un mudd de nourriture selon les écoles chaféite et malékite. Quant à l'école hanbalite, elle est d'avis que la quantité obligatoire est d'un mudd de blé ou d'un demi-boisseau prophétique (Sâ') de toute autre nourriture. Ce dernier avis est le plus prudent. Le mudd équivaut environ à 750 grammes de riz et un demi-boisseau équivaut environ à un kilo et demi. Toutefois, si quelqu’un cuisine de la nourriture ou achète de la nourriture préparée et cuisinée composant un repas rassasiant, puis le donne à un nécessiteux, cela est suffisant.

Il est également permis de payer l'entièreté de sa compensation au même nécessiteux. Le Comité permanent pour la consultation juridique mentionne : « Concernant le fait de nourrir un nécessiteux pour compenser un jeûne manqué du mois de Ramadan, il est permis de payer sa compensation en une seule fois à un même nécessiteux en lui donnant l'équivalent en nourriture du nombre de jours de jeûne manqués. »

Et Allah sait mieux.

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