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Prendre en charge la veuve et l’orphelin

Prendre en charge la veuve et l’orphelin

Prendre en charge la veuve et l’orphelin

Prendre en charge la veuve et l’orphelin ainsi que les pauvres est un des actes de piété les plus importants pour lequel le Paradis est promis. C’est un des actes qui mène son auteur au Paradis et il est même à la tête de ces actes.

Selon Sahl ibn Sa’d (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () a dit : « Celui qui entretient l’orphelin et moi serons au Paradis comme ces deux doigts. » Puis il joignit l’index au majeur.

Rapporté par Boukhari. Et dans une version : « Puis il joignit l’index au majeur en laissant un petit espace entre eux. »

Il entend par là que son rang sera proche du sien. L’imam Malik, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Ce hadith nous apprend qu’il y a un grand mérite à prendre en charge un orphelin. Qui le joint à la table de ses enfants et dépense de son argent pour lui obtiendra ce mérite. Il est d’ailleurs suffisant d’obtenir le mérite de se trouver proche du rang du Prophète () au Paradis. En effet, Il n’y a pas une grande différence entre l’index et le majeur ni en longueur ni en distance. Même si bien sûr le rapport de cette distance avec celle du Paradis reste énorme.

Dans le Muwatta de l’imam Malik est mentionné un hadith rapporté par Safwân ibn Sulaym qui relate que le Prophète () a dit : « Celui qui entretient l’orphelin qu’il soit de famille ou non sera avec moi au Paradis comme ces deux doigts. » Puis il joignit l’index au majeur.

Selon Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () a dit : « Le meilleur des foyers est celui dans lequel se trouve un orphelin envers lequel on est bienveillant et le pire des foyers est celui où se trouve un orphelin avec lequel on est malveillant. » Puis avec ces deux doigts, il dit : « Celui qui entretient l’orphelin et moi serons au Paradis comme ces deux doigts. » Puis il joignit l’index au majeur.

Le fidèle qui prend en charge un orphelin, c’est-à-dire de son éducation, de ses intérêts, est bienveillant avec lui, de son apparence, quand bien même il le ferait avec l’argent hérité par cet orphelin, un tel fidèle sera avec le Messager d’Allah () comme le sont l’index et le majeur : c’est-à-dire que son rang sera proche du sien. La différence les séparant sera de la même proportion que celle séparant l’index du majeur. Il est possible que ce qui a été voulu par ces propos soit la rapidité à laquelle il entrera au Paradis après lui puisqu’il a bien succédé aux parents et a fait preuve de miséricorde avec l’enfant, ce qui est en soi une des finalités de la religion.

Il est tout à fait approprié que le fidèle qui prend en charge un orphelin soit affilié au rang du Messager d’Allah (). En effet, il est le père de la communauté, c’est lui qui l’a éduquée en étant bienveillant à l’égard de ses membres et en les orientant vers ce qui relève de leur intérêt dans leur religion et leur vie mondaine. Pour ces raisons, il fut adossé à son rang. Il y a en cela un grand mérite pour tout fidèle qui prend en charge un orphelin et une mention de son rang honorable.

Ibn Battâl a dit : « Tout croyant qui entend ce hadith devrait avoir envie de le mettre en pratique pour être en compagnie du Prophète () au Paradis ainsi que le reste des prophètes et messagers – que la paix soit sur eux – Et il n’y aucun rang au Paradis meilleur que celui de la compagnie des prophètes. Dans son Musnad, Ahmad rapporte que Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah, sur lui la paix et la bénédiction, dire à un homme venu se plaindre de la dureté de son cœur : « Si tu veux que ton cœur s’attendrisse, nourris les pauvres et passe ta main sur la tête de l’orphelin. »

Al-Tîbî a dit : « Il a spécifiquement mentionné l’orphelin et le pauvre pour faire allusion à ce verset :

« Nourrir, malgré la faim, un proche parent orphelin ou un pauvre dans le besoin, » (Coran 90/14-16).

Les prendre en charge revient à s’engager dans une voie difficile (comme cela est cité dans les versets précédents) puisque cela nécessite d’endurer les difficultés qui y sont liés et combattre son âme.

Quiconque s’engage dans cette voie difficile son cœur s’attendrira et son âme lui permettra de faire tout ce qui est bien. Ce hadith nous apprend également que le fidèle qui est éprouvé par un caractère blâmable peut y remédier en mettant en pratique un acte qui lui permettra d’acquérir la qualité opposée. L’orgueil se soigne en étant humble, l’avarice par la tolérance, la dureté du cœur par la compassion et la tendresse.

Ce qui est voulu quand il dit de passer sa main sur la tête de l’orphelin est soit avec une crème, soit en le peignant ou que ce soit au sens figuré c’est-à-dire être affectueux et tendre pour compenser le vide affectif dû à l’absence de ses parents. Ce qui appuie la première explication c’est-à-dire passer effectivement sa main sur la tête de l’orphelin est le hadith de Abou Umâma – qu’Allah soit satisfait de lui – qui rapporte que le Prophète () a dit : « Celui qui passe sa main sur la tête d’un orphelin en le faisant uniquement pour Allah alors pour chaque cheveux sur lesquels sa main sera passé lui sera compté une bonne action. Et qui est bienveillant envers une orpheline ou un orphelin qu’il a pris en charge chez lui, il sera avec moi au Paradis comme ces deux doigts. » Et il joignit ses deux doigts. » Rapporté par Ahmad et Tirmidhi.

Avec ce que nous pouvons déduire du sens premier du hadith c’est-à-dire de passer effectivement la main sur la tête d’un orphelin, il est possible que le sens voulu par le Législateur soit plus large. Al-Tîbî, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Cette expression est à prendre au sens figuré, c’est une image pour indiquer la compassion et la tendresse qu’on doit avoir envers l’orphelin. Et puisque le sens figuré ne s’oppose pas au sens propre il est possible de concilier les deux sens comme il nous arrive de le dire dans certaines expressions arabes qui peuvent avoir deux sens.

Un des moyens d’entrer au Paradis et d’obtenir des hauts degrés est de s’occuper de l’éducation et de la prise en charge de trois filles ou trois sœurs. Alors réjouis-toi ô toi qui qui est le père de plusieurs filles.

Selon Anas ibn Mâlik (qu’Allah soit satisfait de lui), le Messager d’Allah () a dit : « Quiconque entretient deux ou trois filles, ou deux ou trois sœurs jusqu’à leur autonomie ou, entre temps, jusqu’à sa mort, nous serons ensemble lui et moi dans le Paradis comme ces deux doigts. » Il a ensuite montré ses quatre doigts. Et dans une version : « il a ensuite désigné l’index et le majeur. » Rapporté par Ahmad dans son Musnad.

Selon Anas (qu’Allah soit satisfait de lui), le Prophète () a dit : « Celui qui élève deux filles jusqu’à leur maturité et moi serons, le Jour de résurrection, comme ces deux doigts. » Et il joignit l’index au majeur.

Dans le Sunan de Abû Dâwûd selon Abou Said Al-Khoudri, le Prophète () a dit : « Quiconque a trois filles qu’il abrite sous son toit, qu’il place sous sa miséricorde et sous sa tutelle jusqu’à ce qu’il les marie, gagnera le Paradis éternel. »

Et dans une version : « Quiconque a trois filles ou trois sœurs, deux filles ou deux sœurs, craint Allah les concernant et se montre bienfaisant envers elles entrera inéluctablement au Paradis. »

Al-Munâwî a dit dans son livre Fayd Al-Qadîr en expliquant ce hadith : « C’est-à-dire qu’il s’est occupé d’elles et peut prétendre avoir dépensé pour elles, les avoir vêtues et autre. Qui les a élevées c’est-à-dire selon les règles de la religion en leur donnant l’instruction requise. Qui les a mariées c’est-à-dire avec des hommes qui leur correspondent lorsqu’elles ont eu besoin de se marier. Qui a été bienfaisant envers elles c’est-à-dire après leur mariage en entretenant les liens qui les unissent et en leur rendant visite. Il aura le Paradis c’est-à-dire avec ceux qui y entreront parmi les premiers. Ibn Abbâs a dit : Cela fait partie des merveilles de ce hadith.

Al-Zayn Al-‘Irâqî a dit : « Ce hadith confirme que le droit des filles est prioritaire à celui des garçons en raison de leur incapacité à faire ce qui relève de leur intérêt, à gagner leur vie et à gérer leurs affaires en plus de leur discernement.

Dans le Sunan de Abû Dâwûd selon Ibn Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui), le Prophète () a dit : « Quiconque a une fille et ne l’enterre pas vivante ni ne l’humilie ni ne donne la préférence à son fils sur elle alors Allah le fera entrer au Paradis. »

Dans son Musnad, Ahmad rapporte que Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : le Messager d’Allah () a dit : « Celui qui a trois filles et patiente devant la difficulté à les assumer et les épreuves qui s’ensuivent ainsi que sur les joies, Allah le fera entrer au Paradis en raison du mérite de sa miséricorde envers elles. » Un homme demanda : « même si elles sont deux ? » « Même si elles sont deux, répondit-il. » Il reprit : « Même une seule ? » Il confirma : « Même une seule. »

Alors réjouis-toi, toi à qui Allah a fait don de plusieurs filles. Et qu’aucun d’entre vous ne manifeste un mécontentement ou de la contrariété parce qu’il a eu des filles. Au contraire, il doit les honorer et s’occuper d’elles de la meilleure manière puisque c’est un bien qui lui a été accordé alors qu’il ne se prive pas d’agir comme il convient.

C’est également un message adressé aux mères puisqu’elles sont généralement plus proches des filles, plus affectueuses et plus clémentes. Que les mères se réjouissent également de ce grand bien qui leur est promis, le Paradis : « Quiconque sera écarté de l’Enfer et admis au Paradis aura gagné son salut. » (Coran3/185).

Dans le hadith rapporté par ‘Awf ibn Malik Al-Asma’î mentionné dans le recueil de Abû Dâwûd: le Prophète () a dit : « Moi et la femme qui vieillit en se consacrant à l’éducation de son enfant après la mort de son mari, nous serons comme ces deux doigts le jour de la résurrection. » Il joignit l’index au majeur.

« Une femme qui se retrouve seule, sans son mari, qui est d’un certain rang et belle, et qui se prive de se remarier pour s’occuper de ses enfants jusqu’à ce qu’ils soient indépendants ou meurent. »

Al-Mârizî explique : « Il s’agit d’une femme qui se retrouve seule suite à un divorce ou le décès de son mari. D’une femme qui bénéficie d’un certain rang et d’un statut au sein de la société. Une femme belle qui a une bonne réputation. On entend par là qu’elle aura une grande récompense pour s’être abstenu de se remarier mais cela ne signifie pas qu’une femme qui n’est pas d’un rang considéré ou belle n’a pas de récompense pour la même action. C’est-à-dire s’abstenir de se remarier pour se consacrer à l’éducation de ses enfants jusqu’à ce qu’ils grandissent et qu’ils deviennent indépendants, atteignent l’âge d’être suffisamment fort et raisonnable pour s’assumer. Ou alors, jusqu’à ce qu’ils meurent. C’est cette femme qui aura droit à cette récompense.

D’après Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () a dit : « Celui qui entretient la veuve et le nécessiteux est à l’image de celui qui lutte pour la cause d’Allah. » Abou Horayra ajouta : Je pense qu’il a également dit : « et de celui qui passe la nuit en prière sans se lasser et qui jeûne sans s’arrêter. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.

C’est une immense récompense et un grand bien. Nous demandons à Allah de nous permettre de le mettre en pratique et de ne pas nous inscrire parmi ceux qui en sont privés.

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